En arrivant au port, on a commencé à piger que notre hypothèse d'incendie accidentel ne tenait pas bien.

     Plus un bateau ! Quelques épaves calcinées, et les premiers cadavres... Enfin, cadavres, ce n'est sûrement pas le terme exact. Des bouts de barbecue, plutôt, noirs, racornis. Ça se devinait humain à cause de la forme, et des dents qui brillaient dans le charbon. Le cauchemar garanti !

     Marithé faisait une sale gueule verte. Pas à blâmer pour ça, la gosse. On était tous un tantinet verdâtres. On a beau avoir l'habitude des décors de squelettes et des tueries, la mort en grand, la mort dégueulasse, ça impressionne quand même...

     — Le feu n'est pas venu jusque-là tout seul, a dit Thomas. Et Frédéric aurait protégé ses bateaux avant tout. II y a autre chose.

     Très juste. II y avait autre chose. Quoi ?

     Parlons-en justement de L'autoroute sauvage, ou plus exactement de ce troisième épisode de la série, intitulé L'île brûlée (le deuxième étant La mort en billes). Toujours la qualité Thomas. Mais L'île brûlée est malgré tout inférieur aux deux précédents, le voyage au pays des « Cracheurs de Feu » n'ayant pas très bien réussi à Gérald et ses copains. Le mal du pays sans doute !