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La Porte obscure

Philip K. DICK


Illustration de Didier THIMONIER

OMNIBUS , coll. Omnibus
Dépôt légal : octobre 1994
Recueil de romans, 1128 pages, catégorie / prix : 145 FF
ISBN : 2-258-03699-2
Genre : Science-Fiction



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Quatrième de couverture

    Où sera le petit bonhomme vert demain ?

    Tous les jours, le quotidien local pose la même question. Ragle Gumm poste le bulletin-réponse. Et il gagne le concours. Ca ne rate jamais. Les gens pensent qu'il a un pouvoir. Lui-même commence à s'inquiéter quand il voit disparaître une buvette, remplacée par une étiquette portant le mot buvette. Il y a un malaise dans l'air. Et il se pourrait que cette petite ville toute simple, où Ragle Gumm a toujours vécu, ait un secret. Pris au piège du Temps désarticulé, il n'a plus qu'à franchir la porte obscure.

    Dans les collines de Virginie, au bout de la route, il y a une autre petite ville, encaissée entre ses montagnes. Rien de bien passionnant, sauf pour Ted Barton, qui est né là vingt-sept ans auparavant. Mais quand il revoit sa ville, il ne la reconnaît plus : tout est changé. Il retrouve sur les registres son nom, sa date de naissance, et aussi celle de sa mort. À l'âge de huit ans ! C'est fait : il a franchi la porte obscure et il est condamné à errer dans les ténèbres avec tous les Pantins cosmiques.

    Quand on franchit cette porte-là, inutile de semer des petits cailloux blancs : on est voué à entrer dans ses rêves et à en rester prisonnier. À moins d'être aspiré par les rêves d'autrui. Ca, c'est le pire ; vous vous retrouvez perdu dans un univers où vos désirs n'ont aucun sens, en attendant que L'Œil dan le ciel vous fasse basculer dans un troisième univers, puis un quatrième… et vous finissez par vous dire que l'éternité, c'est un peu long !


    Philip K. Dick (1928-1982) occupe une place à part dans l'univers de la S.F. Au seuil de la nuit des rêves, il a ouvert toute grande la porte obscure, projetant sur les ténèbres une lumière crue et surnaturelle qui dénude les recoins les plus opaques du cœur humain et fait chanceler le monde sur ses bases.

Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Jacques GOIMARD, Un siècle, un genre, pages I à IX, préface
2 - Les Pantins cosmiques (The Cosmic Puppets (en livre) / A Glass of Darkness (en magazine), 1956), pages 7 à 106, roman, trad. Jean-Luc ESTÈBE
3 - Docteur Futur (Dr Futurity, 1960), pages 107 à 226, roman, trad. Dominique DEFERT & Florian ROBINET
4 - Loterie solaire (Solar lottery, 1955), pages 227 à 362, roman, trad. Frank STRASCHITZ
5 - Les Marteaux de Vulcain (Vulcan's Hammer, 1960), pages 363 à 476, roman, trad. Monique BÉNÂTRE
6 - Les Chaînes de l'avenir (The World Jones Made, 1956), pages 477 à 622, roman, trad. Dominique DEFERT & Jacqueline HUET
7 - L'Œil dans le ciel (Eye in the Sky, 1957), pages 623 à 794, roman, trad. Gérard KLEIN
8 - Le Profanateur (The Man Who Japed, 1956), pages 795 à 924, roman, trad. Philippe LORRAIN & Baudouin PANLOUP
9 - Le Temps désarticulé (Time out of joint, 1959), pages 925 à 1094, roman, trad. Philippe R. HUPP
10 - QUARANTE-DEUX, Bibliographie des œuvres de fiction de Philip Kindred Dick, pages 1095 à 1122, postface
Critiques
     Philip K. Dick en ses oeuvres de jeunesse
     Un hommage peut en cacher un autre : la réédition complète des nouvelles de l'écrivain américain suit celle de ses romans.

     Avec La Porte obscure s'achève la réédition de (presque) tous les romans de Philip K. Dick (1928-1982). Ainsi bouclée, l'entreprise tient en quatre épais recueils, soit plus de 5000 pages. Il n'en fallait pas moins pour contenir un des imaginaires les plus foisonnants de la littérature contemporaine. Encore faut-il préciser que, pour de mystérieuses raisons éditoriales, il manque sept récits au sommaire de ces volumes, dont quatre oeuvres majeures de l'écrivain américain : Substance Mort, où Dick règle ses comptes avec l'univers de la drogue, ainsi que les trois volets de l'hallucinante Trilogie Divine, écrits peu de temps avant sa mort.
     A défaut de pouvoir partager les derniers délires de l'auteur d'Ubik, le lecteur pourra, en ouvrant La Porte obscure, relire ses premiers romans (huit au total, publiés entre 1955 et 1960). Si la plupart de ces histoires sont d'une facture classique, conforme aux canons de la science-fiction des années cinquante, leur thématique laisse augurer l'essor créateur de la maturité. Le temps, les caprices du destin, les mondes parallèles, les réalités truquées échappées de cervelles schizophrènes : toutes les obsessions dickiennes sont déjà au rendez-vous. Avec, parfois, le mérite de jaillir avec une spontanéité et un humour que n'auront plus les oeuvres ultérieures.
     Loterie solaire (1955) est l'expression la plus aboutie de cette inventivité ludique, qui se plie pourtant aux règles d'une forme romanesque exigeante. Dick s'amuse à imaginer un monde entièrement régi par les lois du hasard. Un tirage au sort régit l'ordre social et attribue à chaque citoyen sa place et sa fonction. A la tête de cette société aléatoire, le Maître du jeu, tyran absolu, est lui aussi désigné par la chance. Mais la roue de fortune doit continuer de tourner : une fois le dictateur installé sur son trône, la loi encourage joyeusement son assassinat. L'Elu passe donc le plus clair de son règne à déjouer des complots, en attendant avec impatience le coup de dé qui lui permettra de rejoindre la foule des joueurs anonymes.

     Alors que La Porte obscure se referme — « à rebrousse-temps » — sur la jeunesse de l'oeuvre de Dick, c'est par là que commence l'édition intégrale de ses nouvelles, entamée cet automne chez Denoël. Le projet occupera également quatre tomes, presqu'aussi volumineux que les recueils parus aux Presses de la Cité, et embrassera une plus longue période de création. Dick a en effet débuté en écrivant des nouvelles, sept ans avant de publier son premier roman.
     La première tranche livrée à la curiosité des lecteurs comprend 31 récits, parus entre 1947 et 1952. L'intérêt de ces textes n'est pas qu'archéologique. Leur succession est le miroir d'une rapide évolution. En quelques années, les préoccupations de l'écrivain quittent le terrain des histoires à chute, pleines de gadjets facétieux et de héros sans âme, pour celui du questionnement existentiel. Une trajectoire qui le projettera au rang des grands visionnaires de ce siècle.

François ROUILLER (site web)
Première parution : 14/11/1994 24 heures
Mise en ligne le : 10/11/2000

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