Un collectionneur d'antiquités du Moyen-Orient meurt dans des conditions aussi étranges que soudaines. Sa veuve parle d'une obsession fanatique que lui aurait inspirée une poterie très ancienne, une jarre mystérieuse qui, semble-t-il, contiendrait un esprit maléfique — un djinn. Et voici que ce djinn redoutable, terrifiant, cherche bel et bien à se matérialiser et que, pour y parvenir, il déploie les pires abominations... Un éblouissant suspense surnaturel où les lecteurs désormais fidèles et toujours épouvantés de Graham Masterton retrouveront les sueurs froides et l'angoisse garantis de ses maîtres livres.
Graham Masterton est né en 1946 à Uxbridge en Angleterre. Après ses études, il travaille dans différents journaux et revues. En 1970, il commence à publier des romans érotiques. Le faiseur d'épouvantes paraît en 1976. A ce jour il a écrit onze romans fantastiques (dont The Sphinx, The Heirloom, The Pariah, Tengu et, sous le pseudonyme de Thomas Luke : The Hell Candidate...), ainsi que des œuvres-fleuves alimentaires. Collectionneur de porcelaines anciennes, de tableaux, de livres d'enfants et « d'objets d'un goût douteux ». Masterton, travailleur infatigable à la production abondante, s'inscrit dans la grande tradition du Fantastique et l'un de ses maîtres, tout naturellement, est Lovecraft. Après Le faiseur d'épouvantes, La maison de chair, La vengeance du manitou (suite du Faiseur d'épouvantes mais pouvant se lire séparément), et Les puits de l'enfer, voici Le Djinn. La traduction (par François Truchaud) de The Pariah paraîtra dans les premiers mois de 1986 et elle sera suivie d'autres inédits.
On avait fait grand bruit, à l'occasion du Faiseur d'épouvantes, et j'attendais beaucoup de ce texte. En fait, mis à part quelques scènes, vers la fin, qui donnent à imaginer, tout le livre est d'une naïveté réjouissante. Sans compter le personnage de l'extralucide, qui tient le rôle du sceptique avec un bagout de garçon coiffeur. Il y avait pourtant des éléments intéressants, et de quoi bâtir un roman à l'atmosphère envoûtante. Malheureusement, l'amoncellement de clichés, l'aspect si immédiatement prévisible des situations et des explications — mis à part quelques rares scènes — font qu'il s'agit d'un gâchis. Parler à ce propos, comme le fait la jaquette, de l'« éblouissant suspense surnaturel » me semble donc hautement exagéré. J'ai l'impression que, voyant refleurir (avec les crises et les obscurantismes), un créneau pour les ventes de fantastique, les éditeurs ne se préoccupent plus de lire ce qu'ils publient : ils envahissent ce nouveau marché avec une suspecte complaisance, quitte à le saturer bien vite, et à en dégoûter des milliers d'éventuels lecteurs. Quitte aussi à chasser, par ces fausses valeurs, le fantastique moderne qui commençait à poindre avec certains auteurs comme Disch, Sturgeon, Matheson, ou même Jean Ray.