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La Grande guerre des Bleus et des Roses

Norman SPINRAD

Titre original : A world between, 1980
Première parution : USA : Pocket Books, 1979   ISFDB
Traduction de Charles CANET

Robert LAFFONT (Paris, France), coll. Ailleurs et demain précédent dans la collection suivant dans la collection
Date de parution : octobre 1980
Dépôt légal : 3ème trimestre 1980, Achevé d'imprimer : 18 septembre 1980
Première édition
Roman, 360 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-221-00538-4
Format : 13,6 x 21,5 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Pacifica est presque un paradis. La planète abrite une démocratie avancée où l'information et la décision sont l'affaire de tous grâce à l'électronique. Et leur expérience des médias assure aux Pacificains un rôle privilégié dans la société interstellaire.
     Pacifica a vu s'établir un équilibre original entre les sexes. La présidente Carlotta Madigan et son amant Royce Lindblad en sont l'illustration : heureux, habiles, naïvement cyniques, ils coulent des jours heureux entre Gotham, la capitale, et leur île.
     Jusqu'à ce qu'un navire - un Archologue - de la science transcendantale pénètre dans l'espace pacificain et y introduise la guerre des bleus et des roses. Car il est rapidement suivi par un vaisseau femmocrate, venu de la Terre. Les bleus, ce sont les tenants de la science transcendantale qui prônent la supériorité masculine et les valeurs froides de la raison. Les roses, ce sont les Terriennes qui, après les désastres survenus sur Terre, ont développé un totalitarisme féminin et réduit les hommes à l'état d'animaux domestiques.
     A Carlotta et Royce de tirer Pacifica de ce guêpier.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET, Science-Fiction / Fantasy (1986)

          Après une prise de contact très succincte avec le théâtre de l'action et les deux personnages-clefs de l'histoire, s'instaure rapidement le conflit idéologique tripartite qui alimente l'intrigue de La Grande Guerre des Bleus et des Roses.
          D'un côté, la féminité représentée par la Femmocratie pure et dure (la Sororité, les lesbos, la fleur désigne le sexe de la femme, le braquemart celui de l'homme...). De l'autre, la masculinité qui s'abrite dans le giron de la Science Trancendantale (les machos, l'émotivité féminine est considérée comme une tare, les femmes au foyer, les hommes à l'Institut des Sciences Trancendantales !..). Et au milieu, à la fois subjuguée et horrifiée par ces deux extrêmes, la planète Pacifica où règnent depuis trois siècles une paix solide, une égalité subtile et un amour atavique entre les sexes. Les pacificains, dit les Buckos, font la loi au lit. Les pacificaines occupent une place prépondérante au sein du gouvernement et détiennent un rôle économique et politique de premier pian.
          L'arrivée quasiment simultanée du vaisseau des Trancendantaux et de celui des Femmocrates sème la zizanie dans l'édifice pacificain en lézardant son fragile équilibre psycho-sexuel.
          La présidente de Pacifica, Carlotta Madigan, et le ministre des médias. Royce Lindblad, son amant, vont tout faire pour jeter tout le monde dehors. Mais les basses idéologies prônées par le Phallofascisme et par le Vaginofascisme vont brouiller les cartes et provoquer l'apparition de clivages artificiels dans la population pacificaine.
          Dans ce contexte chaotique sordidement entretenu, « Pacifica aux Pacificains ! » ne fait-il pas déjà figure de slogan mort-né ?
          Dans ce roman tonitruant, Spinrad n'a pas lésiné sur les contrastes ; souvent violents, plus souvent encore simplistes. Comme dans Jack Baron et l'Eternité, il met en scène le pouvoir des médias, mais de manière beaucoup moins originale, et donc moins convaincante. Certes, les médias-blitz les plus ahurissants se succèdent. Certes, la propagande est reine. Mais les clichés marchent au pas qui forment légions. L'affrontement tourne à la caricature et c'est un peu dommage. Le Machisme contre le Lesbianisme, le M-L-F cosmique contre la société patriarcale des savants ; il n'y a là rien de nouveau, sinon peut-être Pacifica qui est présentée par l'auteur comme un modèle valable et possible.
          Cette réédition d'un roman tout à fait acceptable, bien conçu et savamment rythmé, ne s'imposait peut-être pas mais n'aura pas été inutile ; en particulier pour ceux à qui elle aura permis de découvrir Norman Spinrad. Ceux-là n'ont plus qu'à se jeter sur Rêve de Fer, sur Jack Baron et l'Eternité, ainsi que sur les fabuleuses nouvelles de l'auteur réunies dans Au cœur de l'orage et dans le Livre d'Or que lui a consacré Patrice Duvic aux Editions Presses Pocket.

Éric SANVOISIN
Première parution : 1/2/1986
dans Fiction 371
Mise en ligne le : 14/12/2003

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