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Le Cimetière de l'effroi

Donald WANDREI

Titre original : The Web of Easter Island, 1948
Première parution : Arkham House, 1948   ISFDB
Traduction de Benoît BECKER
Illustration de Jean-Michel NICOLLET

NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO) (Paris, France), coll. Fantastique / SF / Aventure précédent dans la collection n° 28 suivant dans la collection
Dépôt légal : 2ème trimestre 1981, Achevé d'imprimer : avril 1981
Réédition
Roman, 192 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : 2-7304-0098-2
Format : 14,0 x 20,5 cm
Genre : Fantastique

Autres éditions

Sous le titre Cimetière de l'effroi   FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, 1954
   in Horror Story, 1993
   MARABOUT - GÉRARD, 1974

Quatrième de couverture
     Une mystérieuse statuette verte, découverte dans le cimetière d'Isling, Angleterre, semble à l'origine de morts inexplicables autant qu'horribles : le petit Willy Grant, ses parents... Puis un accident ferroviaire, une catastrophe en mer... des morts encore, des suicides annonçant un cataclysme imminent, le retour d'entités terrifiantes. L'aventure commence pour Carter Graham, archéologue et anthropologue, habitué aux hauts lieux du mystère et de l'inconnu. Son enquête le conduira de Stonehenge à la légendaire Île de Pâques où il trouvera la solution de l'énigme. Plongé au cœur de l'épouvante, il fait alors un prodigieux bond dans le futur, victime d'un diabolique piège temporel...
     Qui est le Gardien du Sceau, quelle est cette colonne verdâtre, source de mystérieuses énergies... quel est le Secret des Secrets... qui sont ces Titans dont le retour sur Terre semble imminent, « lorsque les étoiles seront en place »... ?
     Autant de questions et d'énigmes qui font de ce livre un très grand roman fantastique, d'angoisse et d'horreur... dans un climat lovecraftien ! D'ailleurs Lovecraft lui-même déclarait : « Je pense que vous aimerez le roman de Wandrei... tout particulière­ment la seconde moitié, d'une poésie cosmique, dont certains chapitres atteignent des sommets nouveaux dans l'horreur... »
 
     Né en 1908, ami et correspondant de Lovecraft. Donald (Howard) Wandrei fait très tôt partie du « Lovecraft's Circle » ou cercle lovecraftien (Derleth, Bloch, Frank Belknap Long, C.A. Smith, Howard, R.H. Keller, Henry Kuttner, etc.). Il publie des nouvelles de fantastique et de science-fiction dans des revues spécialisées comme « Weird Tales », « Argosy » et « Astounding Stories ». Ses maîtres avoués sont Poe et Bierce, Lovecraft bien sûr et C.A. Smith. En 1939, deux ans après la mort du « maître », il fonde avec August Derleth « Arkham House », la mythique maison d'édition qui entreprend la publication des œuvres de Lovecraft et d'autres grands auteurs fantastiques de ce siècle. II est à l'origine de la publication de la correspondance de Lovecraft. A la mort de Derleth, en 1971, il reprend le flambeau et assure seul la direction d'« Arkham House », où a été publiée la majeure partie de son œuvre (Dark Odyssey, Strange Harvest, Colossus, Time Burial, Poems for Midnight). En France Cimetière de l'effroi fut, en 1954, le n° 1 de la mythique collection « Angoisse » des éditions Fleuve Noir. Réédité en 1974 par Marabout (qui publièrent également un recueil de nouvelles de Wandrei L'œil et le doigt), il était à nouveau depuis longtemps introuvable et il était nécessaire de faire redécouvrir aux nouvelles générations ce très grand texte fantastique dont Clark Ashton Smith a écrit : « Ses prémisses, son déroulement et ses implications en font l'un des romans les plus étourdissants de la littérature fantastique. Entièrement original dans son style et dans sa conception, il me semble digne de figurer auprès des chefs-d'œuvre de Lovecraft. »
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Angoisse (1954)

[Critiques des livres suivants :

- Cimetière de l'effroi de Donald Wandrei, Fleuve noir Angoisse n° 1

- L'heure funèbre de Patrcik Svenn, Fleuve noir Angoisse n° 2

- Territoire robot de Jean-Gaston Vandel, Fleuve noir Anticipation n° 43

À la poursuite des Slans d'A.E. Van Vogt, Hachette Rayon fantastique n° 30

- Le Lendemain de la machine de F.G. Rayer, Hachette Rayon fantastique n° 28]

 

    Affublé d’un titre français grand-guignolesque et présenté sous une jaquette conçue dans le même esprit (mort en suaire, chauve-souris, arbres dénudés, croix branlantes), voici un roman anglais de qualité que nous n’hésitons pas à recommander à tous les amateurs de bizarre et de fantastique. Il s’agit de « Cimetière de l’effroi » (The web of Easter Island), de Donald Wandrei, qui, dédié à H. P. Lovecraft, inaugure de la façon la plus prometteuse la nouvelle collection du Fleuve Noir « Angoisse ». Nous ignorons si le dédicataire a eu l’occasion de le lire. Si c’est le cas, gageons qu’il en a été ravi, car l’ouvrage est dans la plus pure tradition lovecraftienne. Roman de démonologie, « Cimetière de l’effroi » commence par la découverte, dans un cimetière abandonné des Iles Britanniques, d’une petite pierre qui détruit tous ceux qui la touchent. Informé de l’incident, Carter Graham, conservateur d’un musée voisin, reprend les fouilles à son compte. Et ce qu’il trouve, après avoir de peu échappé à la mort, est plus stupéfiant, encore : un puits recouvert d’une dalle et rempli d’ossements appartenant à des hommes ayant vécu il y a des centaines de millénaires. Est-ce là l’entrée du monde des Titans qui avaient créé la terre ? Décidé à résoudre le problème, Graham se rend dans l’île de Pâques où, selon lui, réside la solution, et constate que ses suppositions étaient bien au-dessous de la vérité : il émerge soudain dans des temps fort éloignés des nôtres, sur un globe complètement transformé. Détenteur du « grand mystère », il pourra échapper au cataclysme menaçant ; mais le voudra-t-il ? en aura-t-il le courage moral ? Comme une œuvre de Lovecraft, celle-là se résume mal. Son intérêt réside d’ailleurs autant dans le détail que dans l’idée de base de l’auteur. Un conseil : lisez-la et vous ne serez pas déçus.

    Le deuxième volume de la même collection, « L’heure funèbre », de Patrick Svenn, s’adresse à un public moins difficile. L’action se déroule à Paris où un professeur (à moitié fou, comme il se doit) expérimente un mystérieux rayon destiné à transformer les gens en… (gardons-nous bien de vous le dire, cela équivaudrait à révéler l’identité du criminel dans un roman policier). Aucun ingrédient ne manque à ce cocktail de terreur : jeune fille pure et innocente, son fiancé – assistant du professeur – sinistre Africaine, collaboratrice du même, etc.

    Honnêtement écrit, le roman se lit sans ennui et contient quelques bonnes pages d’horreur. La fin nous a néanmoins laissé sur une impression pénible : le « happy ending » n’est-il pas de rigueur dans ce genre d’entreprise ?

    Au Fleuve Noir également, mais dans la collection « Anticipation », le meilleur roman de Jean-Gaston Vandel que nous ayons lu à ce jour : « Territoire robot ». Nous sommes dans un monde où l’homme se sert de Mogs – robots perfectionnés. Un millionnaire, Manders, décide de tenter une expérience : envoyer des robots sur Mercure, planète inhabitée car inhabitable, pour voir son comportement d’une part et, d’autre part, dans des buts plus ou moins avouables. Les Mogs s’organisent, mais lorsqu’ils signalent à leur maître que ses instructions ont été appliquées, ils ne reçoivent pas de réponse : l’expédition a péri. Abandonnés à eux-mêmes, comment les robots vont-ils se comporter ? À partir de ce moment, l’auteur fait preuve non seulement d’imagination, mais aussi d’un sens aigu de la psychologie, si l’on peut employer ce mot en parlant de créatures mécaniques. Plus d’une fois, ce roman nous a fait songer à un pastiche, et pourtant Vandel demeure constamment logique, souvent jusqu’à l’absurde. Un excellent ouvrage que nous avons lu avec infiniment de plaisir.

    Chez Hachette, le troisième A. Van Vogt à paraître en France : « À la poursuite des Slans » (Slan), est l’un des meilleurs de la collection « Le Rayon Fantastique ». Nous sommes en l’an 3500 ou 4000. Un dictateur, Kier Gray, règne sur le monde et l’humanité fait une chasse sans merci aux Slans, espèces de mutants qui portent le nom de leur créateur, le professeur F. Slann. Ils se distinguent des hommes par un double cœur et par deux petites cornes qui leur permettent de lire dans les pensées. La plupart des Slans ont été détruits (car on les soupçonne des pires monstruosités), mais il en reste quelques-uns et c’est l’histoire de l’un d’eux, Jommy Cross, dépositaire des secrets de son père, que Van Vogt nous raconte avec le grand talent qu’on lui connaît. Écrit avant 1940, le roman n’en est pas moins d’une étonnante actualité, car cette poursuite des Slans est, en fait, une véritable « chasse aux sorcières ». Vau Vogt fait aussi intervenir une troisième catégorie d’individus, des Slans sans cornes, qui veulent réduire en esclavage à la fois les hommes et les Slans cornus. L’ouvrage fourmille d’allusions et d’observations tant politiques que sociales ; malgré ses quatorze ans, il n’a pas pris une ride. Chaleureusement recommandé.

    Également chez Hachette, dans la même collection, un bon S.-F. anglais : « Le lendemain de la machine » (Tomorrow Sometimes comes), de F. G. Rayer qui, après un démarrage plutôt lent, s’anime, prend de la stature et finit en beauté. Son héros, le major Rawson, a provoqué une guerre atomique qui a décimé le monde. Lui-même, enfoui sous les décombres de l’hôpital où on l’opérait, se réveille un siècle plus tard. La Terre est alors habitée par : 1° des hommes qui maudissent son nom ; 2° des mutants, espèces de singes humanoïdes télépathes qui, au contraire, bénissent la mémoire de leur involontaire créateur. Arrivé dans la nouvelle capitale, Kaput-des-Orbes, Rawson est obligé de se présenter devant un cerveau mécanique géant qui règne sur la Terre, la « Mens Magna ». Celle-ci, ayant découvert à qui elle a affaire, décide de faire de Rawson l’exécutant d’un des deux plans qu’elle, a élaborés. L’humanité sera-t-elle sauvée ? Sera-t-elle, au contraire, condamnée à mourir ? Les chapitres où Rawson converse avec la monstrueuse machine sont parmi les plus passionnants que nous ayons lus depuis qu’existe l’A.S. et l’atmosphère de certains autres est hallucinante. Comme dans « À la poursuite des Slans », la vraie question est : à moins que l’humanité n’évolue – et ceci à tous les points de vue – doit-elle disparaître ? Malgré son début, voilà un roman qui vous intéressera. Et la chute de la fin, bien que prévisible, est poignante dans sa grandeur austère.

Igor B. MASLOWSKI
Première parution : 1/11/1954
Fiction 12
Mise en ligne le : 6/3/2025

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