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Fantôme

Thomas TESSIER

Titre original : Phantom, 1982   ISFDB
Traduction de Patrick MARCEL
Illustration de Sylvie BECK

GRECO , coll. Hantises précédent dans la collection n° 3
Dépôt légal : novembre 1989
Première édition
Roman, 256 pages, catégorie / prix : 89 F
ISBN : 2-7396-0009-7
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     « Les fantômes. Ils étaient venus.
     Ils avaient violé le sanctuaire de sa chambre. La prochaine fois, ils l'emporteraient...
     — Qui êtes-vous ? demanda-t-il à la femme. Elle sourit.
     — Ce sont des os ! hurla-t-il. Des os et des crânes ! Cette montagne est un ossuaire !
     Puis il y eut les bruits, le bourdonnement, la lumière... et l'épouvantail dans le jardin.
     Alors Ned décida d'explorer l'ancien établissement thermal et d'affronter les fantômes. »
     En compagnie de Ned, un petit garçon de dix ans, partez à la découverte d'un pays des merveilles qui devient très vite une contrée de cauchemars et d'épouvante, car le monde poétique de l'enfance se transforme en un monde de l'horreur, et la Mort est au bout du chemin.

     THOMAS TESSIER
     Né en 1947 à Waterbury, Connecticut, Thomas Tessier a fait ses études aux Etats-Unis et à l'University College de Dublin. Après avoir vécu plusieurs années à Londres, où il était directeur littéraire chez l'éditeur Millington, il réside actuellement à Watertown, dans le Connecticut. Ce jeune auteur a déjà à son actif trois recueils de poèmes, plusieurs pièces de théâtre et six romans, dont trois sont encore inédits en France (The Fates, Shockwaves et Rapture). Révélé par La nuit du sang, une surprenante histoire de loup-garou, Thomas Tessier a été salué comme l'un des plus grands écrivains de la littérature fantastique de ces dix dernières années. Après La nuit du sang (Editions du Rocher, J'ai Lu) et L'antre du cauchemar (Presses Pocket), découvrez Fantôme !
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition LES BELLES LETTRES, Le Cabinet noir (1998)

     Son patronyme a beau avoir une consonance française, Thomas Tessier est un auteur américain méconnu dans l'Hexagone. Loué soit dès lors le travail d'édition d'Hélène et Pierre Jean Oswald, dont Le Journal du Cabinet Noir à la fin du volume apporte des précisions passionnantes sur le romancier.
     Fantôme est avant tout le dévoilement et l'intensification des mécanismes psychologiques à l'œuvre dans la petite fabrique de l'horreur et de la peur que représente l'enfance. Avec le point de vue dominant de Ned Covington, aucune des terreurs de l'âge tendre ne nous est épargnée. Après une entrée en matière traumatisante, où Ned assiste, à cinq ans, à la quasi agonie de sa mère dont la « bouche grande ouverte, empâtée d'un millier de toiles d'araignée ou d'un sable qui s'épaississait sans rémission, tentait d'aspirer de l'air », l'action se déplace de Washington au port de Lynnhaven. Dans ce déménagement, le gamin au seuil de ses dix ans et à l'imagination trop grande, tombe sur la demeure qu'il ne fallait pas. Comme le laissent entendre Racleur et Fumeux, les petits vieux confidents du jeune garçon, la maison Farley est hantée par une sinistre histoire. Du reste, c'est toute la ville tombée en désuétude, après un passé florissant lié à son activité balnéaire, qui semble frappée de malédiction. N'évolue-t-on pas dans une topographie lourde de sous-entendus (Polidori Street, l'auberge Washington Irving, le peuple des marais digne des légendes lovecraftiennes) ? À ce titre, les excursions de Ned dans le complexe thermal en ruines sont des morceaux de bravoure textuels : rarement un lieu n'a autant concentré des points de pression phobique, des manifestations brutales et mouvantes de la peur sous ses formes tératologiques ou spectrales.
     Si la déclinaison du catalogue de l'épouvante — L'Homme au sable de Hoffmann s'y distingue — est convaincante, le questionnement relatif à la véracité des visions l'est moins. « Hantise réelle ou imaginaire ? » : l'interrogation systématiquement posée tourne au procédé et désenchante, là où le fantastique intériorisé devrait définitivement bouleverser. Ainsi, les affres de la famille Covington ne provoquent pas la tension insupportable ménagée par ceux, comparables, de la famille Torrance enfermée dans l'hôtel Overlook.
     Fantôme reste tout de même une exaltante radiographie de l'imaginaire enfantin qui n'a pas encore atteint le « rivage de la neutralité » sur lequel échouent les adultes. Et l'issue ultime, où la fin de l'été coïncide avec la fin d'un âge, offre la plus dérangeante des images de revenant — oubliés les grotesques ectoplasmes ! Celle de la Mort elle-même à visage humain. La regarder en face, c'est commencer à faire « le deuil de la peur ».

Guy ASTIC
Première parution : 1/7/1998
dans Ténèbres 3
Mise en ligne le : 12/10/2003

Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
Patrick Marcel : Atlas des brumes et des ombres (liste parue en 2002)

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