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Zombies, un horizon de cendres

Jean-Pierre ANDREVON


Illustration de Éric SCALA

BÉLIAL'
Dépôt légal : mars 2004
Première édition
Roman, 220 pages, catégorie / prix : 13 €
ISBN : 2-84344-054-8
Genre : Science-Fiction

Autres éditions
   BÉLIAL', 2014
Sous le titre Un horizon de cendres
   POCKET, 2008, 2012

Quatrième de couverture
     « Quand il n'y a plus de place en Enfer, les morts reviennent sur Terre. »

     Premier jour : Au loin, il y a votre voisin. Vous lui faites un signe avant de poursuivre votre route. Jusqu'au moment où vous réalisez que le voisin en question est décédé depuis des semaines...
     Troisième jour : Vous ne décollez plus de la télé, qui enchaîne les émissions spéciales : partout dans le monde les morts se réveillent. Apathiques, ils errent au royaume des vivants...
     Cinquième jour : Paralysé de trouille et de dégoût, vous regardez votre femme serrer dans ses bras, au beau milieu de votre salon, une chose qui, un jour, fut sa mère...
     Huitième jour : Votre femme vous a quitté après que vous avez réduit en cendres l'ignominie qu'elle appelait « maman ». Derrière vos volets cloués, alors que le chien ne cesse de geindre, ils rôdent.
     Neuvième jour : La télé diffuse un reportage au cours duquel on voit une de ces choses dévorer un chat vivant... Ils sont désormais des millions et vous ne vous posez qu'une question : mon monde n'est-il pas désormais le leur ?

     Jean-Pierre Andrevon est né à Bourgoin-Jallieu en 1937. Il publie son premier roman, Les Hommes-machines contre Gandahar, en 1969 chez Denoël. C'est le point de départ d'une œuvre protéiforme très engagée, un parcours dense et unique dans les domaines de la science-fiction, du fantastique ou du thriller.

     Avec Zombies, un horizon de cendres, texte choc hommage au Dawn of the dead de George A. Romero ainsi qu'au célèbre roman Je suis une légende de Richard Matheson, Jean-Pierre Andrevon nous offre une fin du monde qui, au-delà de l'horreur, se révèle une tranchante analyse de l'altérité doublée d'un regard sans concession sur les maux de la modernité.
Critiques
     Jean-Pierre Andrevon aime les zombies, c'est entendu. Après plusieurs romans consacrés (au moins en partie) à ce sujet purulent par essence (dont le très efficace Les Revenants de l'ombre, toujours dispo en « PdF » si on cherche bien), l'animal récidive en sortant au Bélial' Zombies, un horizon de cendres, réjouissante contribution au genre à défaut d'être un chef-d'œuvre intemporel.

     Sous une couverture qualifiée d'ignoble ou de géniale en fonction des lecteurs (une zombie aux gros seins portant un fusil à pompe, dotée d'un très transparent t-shirt sur lequel on peut lire « fuck the dead » — élégant et chic), le roman se laisse lire, sans toutefois renouveler ce courant littéraire bien particulier qu'est la littérature de morts-vivants.

     Si l'histoire est basique, Jean-Pierre Andrevon s'amuse beaucoup et s'offre un hommage aux ténors du genre, de Romero à Matheson, le tout via un scénario ultra classique (dont on retrouve certains éléments au cinéma dans le très recommandable 28 jours plus tard de Danny Boyle) : un mystérieux trou noir qui passe par hasard dans notre banlieue galactique fait renaître les morts. Tous les morts. Vraiment tous. [Ceux qui aiment la hard science sont instamment priés de ne pas lire le livre, que les choses soient claires.] Ce qui, quand même, fait du monde une vraie foule. Et qui pue.

     D'abord sceptiques, les pouvoirs publics sont rapidement débordés par cette marée verdâtre, lente et apparemment désoeuvrée. Apparemment seulement, parce qu'au bout de quelques semaines, nos braves zombies font exactement ce qu'ils savent faire, à savoir sucer la cervelle des vivants...

     Bref, pour le narrateur, la vie bascule. Sa femme et sa fille le quittent, et le voilà retranché d'abord chez lui, puis finalement dans une ex-caserne, en compagnie de nombreux cinglés de tous bords, bien décidés à massacrer du zombie avant d'y passer pour de bon. Pim, pam, poum, donc, mais avec la plume d'Andrevon, c'est-à-dire avec talent et humour, car à quoi sert de tuer un mort ?

     Au final, Zombies, un horizon de cendres n'est pas exactement un roman majeur, tout au plus un divertissement sans conséquence qu'on lira quand même parce qu'Andrevon doit bien payer son électricité et qu'on aime bien Andrevon. Les fanatiques du genre apprécieront, les détracteurs ricaneront et les autres hausseront les épaules.

Patrick IMBERT (site web)
Première parution : 1/7/2004 dans Bifrost 35
Mise en ligne le : 3/8/2005


     Imaginez un film de zombies : les morts sortent de terre, ils avancent lentement en gémissant lugubrement et tentent de bouffer les vivants... Le roman de Jean-Pierre Andrevon raconte précisément cette histoire, sans chercher à renouveler le genre ni à éviter les clichés, ni même à s'en amuser. Comme il est un écrivain talentueux, son récit se lit d'une traite, sans ennuyer. Mais est-ce suffisant ?
     Pour ma part, j'avoue être resté sur ma faim. J'ai attendu en vain la surprise qui aurait fait basculer l'intrigue, l'idée qui aurait apporté une dimension allégorique inédite à ce point de départ si rebattu — que l'auteur a d'ailleurs lui-même déjà exploité, notamment dans son fade et moins dynamique Revenants de l'ombre.
     La conclusion, où Andrevon l'écologiste reprend brièvement la parole, ne suffit pas à réveiller l'intérêt. Alors que la bande dessinée nous propose actuellement deux intéressantes séries — Fragile de Stefano Raffaele et Les Zombies qui ont mangé le monde de Guy Davis et Jerry Frissen, toutes deux aux Humanoïdes associés — qui prouvent qu'on peut encore apporter du neuf au thème des morts-vivants, on peut regretter qu'Andrevon se soit contenté de rendre un hommage au genre certes sympathique mais sans originalité.

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 7/6/2004 nooSFere

Cité dans les pages thématiques suivantes
Zombies, morts-vivants

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