« Christine se leva, poussa sa fenêtre, car elle avait froid et commença à se dévêtir.

     Elle revint à la fenêtre pour en tirer le rideau... mais elle poussa une sourde exclamation et s'accrocha au mur pour ne point tomber.

     Elle avait vu... très distinctement vu, là-bas, entre les tombes des cimetières... une forme blanche, toute blanche qui glissait... se déplaçait avec la légèreté d'un fantôme...

     Cette forme flottante et indécise, que semblaient traverser comme un cristal les rayons de la lune, fit le tour de la chapelle et disparut dans la direction de la demeure de Drouine.

     Christine eût voulu crier ; elle ne le pouvait pas. Sa gorge se refusait à laisser échapper le moindre son. La terreur, maîtresse de ses sens et de ses organes, la tenait là, anéantie entre ce coin de mur et cette fenêtre... Et puis, soudain, elle glissa, ses jambes se dérobèrent sous elle [...]. »

     Au moment où Gaston Leroux compose La Poupée sanglante (1923), la France est encore sous le choc de l'affaire Landru. Mais son héros n'est pas un simple tueur en série, il est l'instrument d'un grand dessein, d'un défi lancé à la science... que Christine Norbert tremble de découvrir et qu'elle découvrira dans La Machine à assassiner.