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Nécromancien

Robert HOLDSTOCK

Titre original : Necromancer, 1978
Première parution : Futura, novembre 1978   ISFDB
Traduction de Sandra KAZOURIAN
Illustration de Guillaume SOREL

MNÉMOS , coll. Icares précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : février 2006
Première édition
Roman, 448 pages, catégorie / prix : 23 €
ISBN : 2-915159-62-9
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     À Higham, petite bourgade d'Angleterre en apparence paisible, une très ancienne église a été partiellement détruite par une explosion mystérieuse. À l'intérieur, un autel sculpté dans une pierre étrange est resté miraculeusement intact.
     Les années ont passé et l'église a été abandonnée. Après une série de suicides inexpliqués à proximité, la rumeur prétend que les ruines sont hantées...
     Une femme, June Hunter, est persuadée que la pierre emprisonne l'âme de son fils Adrian. Un seul homme accepte de la croire : Lee Kline, un archéologue américain fasciné par le secret de l'autel...

     Kline observa la silhouette émaciée de l'homme disparaître dans les ténèbres. Un instant plus tard, les lumières s'allumèrent au-dessus de l'autel, et dans le vaisseau central de l'église silencieuse.

     Robert Holdstock est né en Grande-Bretagne en 1948. II est l'auteur de nombreux romans de fantasy d'inspiration celtique, dont La Forêt des Mythagos, son cycle best-seller. Construit autour de ses thèmes de prédilection, Nécromancien est un roman haletant mêlant légendes, horreur, et thriller occulte.
Critiques
     Le petit Adrien Hunter a été victime d'un accident alors qu'il n'était encore qu'un bébé. Le prêtre qui le baptisait l'a laissé glisser et le nouveau-né s'est cogné le crâne contre les fonts baptismaux de l'église Sainte-Marie, à Higham. En huit année à peine, ce qui n'était qu'un accident s'est transformé en tragédie impliquant de nombreuses personnes : Adrien ne parle pas, marche rare ment et vit la plupart du temps comme un légume ; sa mère, June, est persuadée que l'esprit de son fils est prisonnier des fonts baptismaux de Sainte-Marie, ce qui la fait passer pour une folle, notamment auprès de son mari ; par ailleurs, une explosion a détruit la vieille église en laissant intacts les fonts baptismaux et, par voie de conséquence, le père Alexander, suppurant de haine, soupçonne June d'être à l'origine de cette destruction. Autant dire que l'atmosphère est tendue à Higham, surtout dans la grande demeure du docteur Hunter.

     Pour l'archéologue américain Lee Hine, que ses travaux sur la « possible mémoire des pierres » ont amené à Higham, ces fonts baptismaux sont vraiment intrigants, surtout depuis qu'il a appris que les gens se suicident volontiers à proximité. Et puis il y a cet enfant rencontré de nuit dans les ruines de Sainte-Marie, âgé de sept à huit ans, qui assure se prénommer Cru et ressemble comme deux gouttes d'eau au mutique Adrien. Par amitié pour June Hunter (ou par amour), Lee va accepter d'aider cette mère de famille désespérée et ira chercher de l'aide en Bretagne auprès d'une nécromancienne/ médium française, Françoise Jeury, que jusqu'à présent il surnommait « la folle ».

     Roman de 1978, donc édité en France vingt-huit ans après sa prime publication, Nécromancien s'affirme comme le brouillon logorrhéique de certains des romans les plus réussis de Robert Holdstock : La Forêt des Mythagos, Lavondyss évidemment, mais aussi Ancient Echoes (à paraître fin 2006, début 2007 dans la collection « Lunes d'encre »). Sa thématique passionnante (lieux de pouvoir, celtitude, enfance différence ou en danger...) échoue à maintenir une tension suffisante, et le livre s'avère rapidement trop long, bavard jusqu'à la nausée (comme le prouvent les 39 ( !) pages du premier dialogue entre Lee Kline et Françoise Jeury p. 149-188). Le tout est aussi hanté par une psychologie de pacotille, pudding frelaté de clichés et de redondances vous invitant à lire en biais, sans parler du côté new age de l'ouvrage : lignes leys, pierres dressées réceptrices de la mémoire des siècles talents médiumniques battus en brèche par le monde moderne, tout un arsenal gothico-celtico-occulte qui, rabâché sans la finesse habituelle de l'auteur, risque d'en gonfler plus d'un. En clair, Nécromancien souffre d'être trop explicatif, trop volubile et pas assez allusif. On remarquera toutefois que ce roman en deux temps — exposition (pp. 11 à 188), action (pp. 191 à 445) — s'améliore sensiblement dans la seconde partie, plus tendue, moins bavarde.

     Par ailleurs, la traduction m'a semblé quelque peu étrange. Sandra Kazourian traduit bien, écrit bien, mais certains de ses choix sont incompréhensibles : le nécromancien du titre est une femme, c'est donc une nécromancienne (mot qui existe, si j'en crois mon Larousse) ; quant aux notes du traducteur (sic ! — Sandra aurait-elle un pénis ?) rassemblées en fin d'ouvrage, disons que j'en rigole encore, même si cela partait d'un bon sentiment.

     Après La Forêt d'émeraude (critiqué dans Bifrost n°33), Earthwind (critiqué dans Bifrost n°37) et Le Bois de Merlin (critiqué dans Bifrost n°40), Mnémos continue de publier les ouvrages mineurs de Robert Holdstock. A réserver aux fans de l'auteur.

Thomas DAY (site web)
Première parution : 1/5/2006 dans Bifrost 42
Mise en ligne le : 26/1/2009

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