PRESSES DE LA CITÉ
(Paris, France) Dépôt légal : février 1993, Achevé d'imprimer : février 1993 Première édition Roman, 360 pages, catégorie / prix : 120 F ISBN : 2-258-03630-5 Format : 14,0 x 22,5 cm✅ Genre : Fantastique
Jeune femme effacée, Rachaela Day mène une vie terne et solitaire dans la banlieue de Londres, jusqu'au jour où un notaire la convoque pour lui apprendre qu'une mystérieuse famille « Simon » réclame sa présence au domaine ancestral. Rachaela devine que, derrière ce nom d'apparence banal, se cachent les Scarabae, sa famille paternelle que sa mère lui a toujours impérieusement recommandé d'éviter.
Elle refuse, dès lors, leur invitation.
Mais, suite de coïncidences ou intervention maligne de ses parents, Rachaela perd tout à tour emploi et logement, rompant ainsi les dernières amarres qui la rattachent encore au réel.
Elle se résigne donc à ce qui semble être une fatalité : rejoindre la « Demeure » perdue dans la lande, sorte de labyrinthe baroque où le soleil ne pénètre qu'à travers d'épais vitraux, où les Scarabae, étrange tribu de vieillards sans âge, vivent dans l'attente d'un mystérieux événement.
Enfin, pat une nuit d'orage, Adamus, inquiétant et séduisant, fait son apparition, et Rachaela reconnaît en lui l'obsession qui hante ses nuits.
Est-il l'amant qu'elle a toujours espéré ou un démon acharné à sa perte ? Et que veulent obtenir d'elle les Scarabae ?
Tanith Lee, née en 1947, est l'une des meilleures romancières anglaises contemporaines. Surtout connue en France pour Le Dit de la Terre plate (Presses Pocket), cycle de variations aussi brillantes que subtiles sur Les Mille et Une Nuits, c'est une conteuse née qui aborde avec un égal bonheur science-fiction, fantasy et aujourd'hui terreur.
Le premier volume de L'Opéra du Sang est enfin de nouveau disponible aux éditions de l'Oxymore, plus de dix ans après ses précédentes parutions en français, dans une traduction révisée. Voilà de quoi réjouir les lecteurs de la « princesse royale de la fantasy », comme fut surnommée Tanith Lee. Disponible en deux versions, en collection Manières Noires avec une splendide couverture de Dorian Machecourt, ou en Fission, l'édition alternative, illustrée par John Kaiine, le compagnon de Tanith Lee, et signée par le couple.
Rachalea Day sait qu'elle ne doit surtout jamais rencontrer sa famille paternelle, sa mère lui a répété de nombreuses fois avant de mourir, aussi ne donne-t-elle aucune suite aux tentatives des avoués chargés de la contacter. Elle finira pourtant pas céder à la pression des événements — perte d'emploi, perte de son logement — et se rendre à la Demeure. Là, dans une pénombre colorée de vitraux extraordinaires, vivent les Scarabae. Nombreux, âgés, fous pour certains, ils ne sont pas antipathiques à Rachaela qui se laisse aller, passive, au rôle de la petite-fille retrouvée. Jusqu'à ce qu'elle rencontre son père et que des relations passionnelles se nouent entre eux. Mais les Scarabae savent-ils aimer ? Et Rachaela n'est-elle pas l'une d'entre eux ?
La Danse des Ombres débute lentement, instillant une ambiance aussi sûrement qu'une vipère son venin. Tanith Lee joue sur les couleurs et les sensations et bien vite le lecteur est emprisonné dans son livre comme Rachaela l'est dans la Demeure. Sans que rien ne soit dit, il lui est impossible de partir, comme il est impossible de lâcher le livre avant la dernière page. Pourtant, on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose tant le temps défile lentement. Ce n'est certes pas un roman d'action, mais à la fin, on s'aperçoit que Rachaela est transformée, qu'elle est totalement non-conforme à l'idée qu'on s'en était faite. Et on s'aperçoit aussi qu'on ne sort pas indemne d'une telle lecture.