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La Servante écarlate

Margaret ATWOOD

Titre original : The Handmaid's Tale, 1985
Première parution : Toronto, Canada : McClelland and Stewart, 1985   ISFDB
Cycle : La Servante écarlate vol. 1 

Traduction de Sylviane RUÉ
Illustration de S. ZYGART

J'AI LU (Paris, France), coll. Littérature générale précédent dans la collection n° 2781 suivant dans la collection
Dépôt légal : juin 2006
Retirage
Roman, 352 pages, catégorie / prix : J
ISBN : 2-290-34710-8
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
     « Il nous est interdit de nous retrouver en tête à tête avec les Commandants. Notre fonction est la reproduction. [...] Rien en nous ne doit séduire, aucune latitude n'est autorisée pour que fleurissent des désirs secrets. »

     Dans un futur peut-être proche, dans des lieux qui semblent familiers, l'Ordre a été restauré. L'État, avec le soutien de sa milice d'Anges noirs, applique à la lettre les préceptes d'un Évangile revisité.
     Dans cette société régie par l'oppression, sous couvert de protéger les femmes, la maternité est réservée à la caste des Servantes, tout de rouge vêtues.
     L'une d'elle raconte son quotidien de douleur, d'angoisse et de soumission. Son seul refuge, ce sont les souvenirs d'une vie révolue, d'un temps où elle était libre, où elle avait encore un nom.
     Une oeuvre d'une grande force, qui se fait tour à tour pamphlet contre les fanatismes, apologie des droits de la femme et éloge du bonheur présent.

     Margaret Atwood
     Née à Ottawa, elle vit à Toronto avec le romancier Graeme Gibson et leur fille. Elle est l'auteur de recueils de poèmes, d'un essai et de plusieurs romans parmi lesquels Le Tueur Aveugle, qui a remporté le Booker Prize 2000.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition Robert LAFFONT, Bibliothèque Pavillons (2005)

     Avec la publication simultanée du Dernier homme (inédit critiqué in Bifrost 38) et de La Servante écarlate (réédition en poche), Margaret Atwood fait un retour remarqué sur le devant de la scène éditoriale française.

     C'est l'occasion de (re)découvrir l'extraordinaire travail de cette Canadienne presque sexagénaire, dont la virulence du propos est encore aujourd'hui un sujet d'émerveillement.
     Véritable roman politique et militant, au meilleur sens du terme, La Servante écarlate est un texte atypique, terrifiant et volontiers orwellien. Pendant féministe du célébrissime 1984, son intrigue tourne avant tout autour du mécanisme du pouvoir, et de l'acceptation lâche qui le produit. En l'occurrence, Atwood construit son roman comme une arme de guerre féministe, aussi incorrecte qu'assassine à l'égard de toutes les formes de dominations (y compris masculines).

     A travers l'histoire de Defred, femme-objet vêtue de rouge et dont la fonction officielle n'est rien d'autre que reproductive, Atwood dissèque la mécanique totalitaire avec une douloureuse lucidité. Résumons : le pays subit une dictature théocratique autoritaire qui réprime tout et n'importe quoi. Pour une raison inconnue, les femmes n'enfantent plus guère, menaçant de fait la survie même de l'humanité. Celles qui possèdent encore la capacité d'être enceintes sont réquisitionnées par le gouvernement. Commence alors une épouvantable existence de recluse, de prisonnière sexuelle et politique, alors que certains dignitaires les fécondent régulièrement pour renouveler la race. Dès lors, Defred n'est somme toute pas autre chose qu'une matrice, sans âme, sans esprit, sans rien. Constamment surveillée, perpétuellement soumise à une discipline patriarcale impitoyable, Defred se souvient du monde tel qu'il était avant. Le monde où son amant s'appelait Luke, le monde où elle pouvait lire, boire, chanter, le monde où elle avait encore une petite fille...

     Terriblement sombre, d'une violence extrême (une violence sourde et toujours pudique, donc plus efficace), intelligent et superbement mené, La Servante écarlate n'est évidemment pas qu'un simple manifeste. C'est une interrogation grave, un signal d'alarme lancé en 1985, mais dont l'écho est encore vivace aujourd'hui. A la manière d'un Orwell dont la lecture est aujourd'hui plus que jamais nécessaire, Atwood signe tout simplement un grand livre, dérangeant et fondamental. A ne pas manquer. Et à cacher au fond d'un carton avant qu'on interdise définitivement toute forme de libre pensée.

Patrick IMBERT (site web)
Première parution : 1/7/2005
dans Bifrost 39
Mise en ligne le : 10/8/2006

Prix obtenus
Arthur C. Clarke, [sans catégorie], 1987


Cité dans les pages thématiques suivantes
Dystopie

Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)
La Servante écarlate , 1990, Volker Schlondorff
The Handmaid's Tale , 2017, Bruce Miller (Série)

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