Le périple de Fitz n'aura pas été vain, car il est désormais certain que Vérité, son roi légitime, est vivant. Ce dernier lui a d'ailleurs intimé l'ordre de le rejoindre au plus vite !

     Au coeur du royaume des Montagnes et au-delà se trouve la route d'Art, source de cette magie mythique censée mener le jeune prince à son oncle. Mais Royal l'usurpateur traque toujours le Bâtard-au-Vif dans l'espoir d'éliminer toute personne susceptible de faire éclater au grand jour la vérité sur son appropriation illégitime du trône...

     Père d'une petite fille qu'il ne connaît pas, homme-lige d'un roi disparu, traqué par les dernières personnes qui le pensent vivant : le fardeau chargé sur les épaules de FitzChevalerie s'alourdit de jour en jour...

« Hobb est l'un des plus grands auteurs de fantasy moderne. »

     Pour gagner les montagnes et rejoindre le prince Vérité, Fitz s'engage dans une caravane de marchands en direction de la ville d'Oeil-de-Lune, aux côtés d'une ménestrele nommée Astérie, qui cherche l'aventure pour composer une œuvre unique. En cours de route, il est trahi et livré aux soldats de Royal. Il parvient à s'échapper et retrouve la ménestrele, qui lui propose de se joindre à un groupe de pèlerins, guidés par des contrebandiers.

     Mais là encore, il est livré aux hommes de l'usurpateur. Secouru par Astérie et blessé dans sa fuite, il parvient à atteindre Jhaampe, capitale du royaume des Montagnes, et est recueilli un prophète, qui s'avère être le fou de Castelcerf. Celui-ci averti Umbre et la reine Kettricken du retour du bâtard. Une expédition se forme donc pour s'enfoncer dans les montagnes, à la recherche de Vérité et des Anciens, composée d'Astérie, de la reine, du fou et d'une mystérieuse vieille nommée Caudron.

     C'est au cours de cette expédition que le jeune héros découvrira une voie magique, formée par l'Art et conduisant, semble-t-il, à la source de ce pouvoir mystérieux.

     Cette partie du cycle des aventures de FitzChevalerie Loinvoyant pèche un peu par ses faux rebondissements (capture et fuite, recapture puis nouvelle fuite...) qui alourdissent la progression de l'histoire. Une arrivée plus directe au royaume des montagnes, et donc chez les alliés de Fitz, aurait été plus judicieuse. De même, les premiers jours de l'expédition dans les rudes conditions climatiques des montagnes sont redondants, comme si l'auteure rechignait à mener son lecteur dans le dernier tome du premier cycle (sic) de sa saga...

     Point positif, Robin Hobb esquisse la présentation, dans les derniers chapitres de cet ouvrage, de voyageurs fantômes du passé que Fitz rencontre sur la route d'Art. Ce thème, plutôt poétique et onirique, qui n'est pas sans faire penser à une nouvelle des Chroniques martiennes de Ray Bradbury, sera repris et développé dans les premières pages du tome 6.

     Espérons que l'aventure se terminera de façon surprenante et plaisante pour le lecteur patient qui aura su persévérer et enchaîner les tomes.