Qui ne connaît Henri Troyat ! Il est le maître actuel de ce qu'il est convenu d'appeler le roman-fleuve. Il déroule lentement, majestueusement sous nos yeux des paysages où nous reconnaissons ce qu'il y a de plus durable en nous. Ses personnages semblent découpés dans le tissu dont notre vie est faite. Bref, il reste superbement fidèle à lui même.
Et pourtant il existe un autre Troyat. Si vous en doutez, lisez Le Geste d'Eve, vous y rencontrerez des animaux et des objets étranges : une poinçonneuse de métro qui ensorcelle un riche industriel et perd ses couleurs, comme certains poissons, en remontant à la surface ; une manucure qui devient l'épouse du Diable à force de lui limer les ongles ; un président-directeur général qui se transforme lui-même en statue de marbre ; un tableau enchanté qui rend fou et qui tue ; un carnet de cuir vert abandonné comme un appât dans une allée du Bois de Boulogne...
Vous y pénétrerez dans un univers où le vrai et le faux, la peur et le rire, la vie et la mort échangent leurs masques. Vous y découvrirez un Troyat à l'aise dans le fantastique et dans l'humour, maniant avec art les situations exceptionnelles et les personnages hors séries, et souriant discrètement dans le coin de la toile comme s'il se moquait un peu des autres et de lui-même.
1 - Les Mains, pages 5 à 27, nouvelle 2 - Le Carnet vert, pages 29 à 73, nouvelle 3 - Le Meilleur client, pages 75 à 96, nouvelle 4 - Le Retour de Versailles, pages 97 à 129, nouvelle 5 - Bouboule, pages 131 à 150, nouvelle 6 - Vue imprenable, pages 151 à 169, nouvelle 7 - Faux marbre, pages 171 à 184, nouvelle 8 - Le Diable emporte Pierre !, pages 185 à 207, nouvelle 9 - Le Geste d'Eve, pages 209 à 229, nouvelle