Anne RICE Titre original : The Queen of the Damned, 1988 Première parution : New York, USA : Alfred A. Knopf, octobre 1988 Cycle : Vampires (chroniques des) vol. 3
La grande force des vampires, écrivait déjà il y a bientôt un siècle Bram Stoker, l'auteur de Dracula, tient à ce que personne ne croit à leur existence.
Et quand Lestat, vampire impie, libertin et suicidaire, s'improvise chanteur de rock pour hurler à la face de l'humanité sa condition de mort-vivant, les mortels lui font un triomphe, sans imaginer une seconde qu'il ne leur dit que la vérité.
Mais, en révélant au grand jour leurs secrets les mieux gardés, Lestat est désormais considéré comme un traître. D'autant que soudain, et dans le monde entier, une force mystérieuse semble s'acharner à détruire les siens.
Avec sa « musique à réveiller les morts », Lestât n'aurait-il pas, non seulement arraché à son sommeil millénaire la Mère, la Reine des Damnés, leur ancêtre à tous, mais aussi convoqué pour un ultime affrontement d'autres créatures plus anciennes encore ?
Quel drame s'est alors joué, dont on trouve encore la trace quatre mille ans avant notre ère dans de vieilles peintures murales aussi bien en Palestine qu'au fond des grottes du Pérou ? Serait-il possible que la survie de l'humanité soit entre les mains d'une poignée de vampires ?
Une seule chose est sûre, la Reine des Damnés est parmi nous, décidée à régner à nouveau sur les mortels...
Saluée par la critique américaine comme l'un des très grands écrivains contemporains, plusieurs mois en tête des listes de best-sellers aux Etats-Unis et en Angleterre, Anne Rice a su créer un univers fascinant tout à la fois fresque historique, mélodrame flamboyant et incomparable suspense.
Troisième épisode des Chroniques des vampires, La Reine des damnés ressemble à un mélange des deux premiers : Anne Rice en récupère les personnages principaux, en ajoute quelques-uns, les conduit au concert de Lestat qui concluait l’ouvrage précédent, comble les lacunes de Lestat le vampire pour nous expliquer l’historique complet des vampires depuis les premiers d’entre eux créés dans l’antique capitale mésopotamienne Uruk et pose par-dessus tout cela une super méchante, Akasha, la première vampire elle-même, qui revient au monde pour exterminer la moitié de l’humanité.
Malheureusement, cela fait beaucoup et le roman se révèle inégal, perdu par moment dans des dialogues longuets et sans intérêt, donnant l’impression que même l’autrice s'ennuie un peu dans son récit. Bien sûr, certaines parties tiennent toujours en haleine, telle l’histoire des jumelles, mais elles auraient méritées d’être raccourcies pour gagner en intensité. Et tout cela pour un final décevant et prévisible, sans oublier un léger sentiment de malaise face à cette reine des damnés dont la caractéristique principale est la misandrie. S’il n’est pas inintéressant, La Reine des damnés commence à tirer à la ligne et montre des faiblesses qui n’augurent rien de bon pour le reste du cycle. Restons-en là.