Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
Le Lézard lubrique de Melancholy Cove

Christopher MOORE

Titre original : The Lust Lizard of Melancholy Cove, 1999
Première parution : Spike / Avon Books, avril 1999   ISFDB
Cycle : Pine Cove vol. 2 

Traduction de Luc BARANGER
Illustration de Hans STRAND

GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio policier précédent dans la collection n° 432 suivant dans la collection
Dépôt légal : février 2007
Retirage
Roman, 434 pages, catégorie / prix : F10
ISBN : 978-2-07-033886-3
Format : 11,0 x 17,8 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
Il se passe quelque chose dans la morne station balnéaire de Melancholy Cove. On y trouve, pour un cocktail détonant, un flic qui se console de l'être en tirant sur des joints, une schizophrène ex-actrice de films de série Z postapocalyptiques réfugiée dans une caravane, un joueur de blues poursuivi par un monstre marin dont il a tué le petit quarante années plus tôt, une psy qui ne donne plus à ses malades que des placebos, un pharmacien lubrique ne rêvant que d'accouplements avec des dauphins, une femme qui se pend, des gens qui disparaissent... Une seule certitude : tous ont la libido qui explose. Tous sans le savoir sont sous le signe du lézard...
 
Christopher Moore, né en 1957, abandonne ses études à seize ans pour enchaîner les expériences. Il étudie parallèlement l'anthropologie, la photographie, aime l'océan, les émissions sur les animaux et vit dans une forteresse perdue sur une île inaccessible du Pacifique. Le lézard lubrique de Melancholy Cove est son deuxième roman, après Un blues de coyote, à paraître en Folio Policier.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition GALLIMARD, Série noire (2003)

     Melancholy Cove, petite bourgade paumée de la côte est américaine. Son bar tristounet, sa plage en longueur et langueur, ses petites magouilles mesquines, ses habitants réglés sur le rythme des saisons touristiques, son flic médiocre, sinon minable, enfumé au hasch du matin au soir...

     Bref, de quoi se dire que nous nous trouvons dans un bouquin de Russel Banks.

     Et voici Valérie Riordan, la psy névrosée du bled qui, parce que l'une de ses clientes se suicide, suspend les traitements neuroleptiques, Prozac et autres pilules aux couleurs du rêve, de l'ensemble de ses patients (soit un bon quart de la population de Melancholy Cove). D'où une ambiance quelque peu délétère qui se répand dans la petite bourgade...

     On glisse en douceur de Banks à Woody Allen.

     D'autant que, depuis la nuit dernière, aux environs des deux heures du matin, pour être précis, les habitants de Melancholy Cove semblent ne plus penser qu'à une chose : baiser et baiser encore. Jusqu'à la propre secrétaire de Valérie Riordan, qui passe son temps à « se polir l'hibiscus pendant les heures de bureau ». C'est le bordel, tout se dérègle, la petite bourgade part en couille, un dérapage que nous suivons au travers de divers personnages, points de vues croisés en touches impressionnistes dans ce roman mosaïque à la croisée des genres (nous voici désormais chez l'Altman de Short cuts).

     Il y a Théo, disions nous, le flic fumeur de joints, et la psy Valérie. Certes. Mais il y aussi HP, un restaurateur bizarre, manière d'incarnation lovecraftienne ; la belle Molly, ancienne actrice de films de série Z post-apocalyptiques, gentiment dingue et qui se ballade en bikini de cuir l'épée en main ; Catfish, un bluesman de talent, personnage dual condamné à être malheureux pour conservé son art, c'est à dire le blues ; Mavis, serveuse bioionique au langage fleuri mais au cœur tendre ; Gabe, le biologiste rêveur et asocial ; Skinner, son chien (qui appelle son maître Visage Pal en hommage à la nourriture qu'il lui donne) ; et puis, surtout, d'abord, il y a Steve...

     C'est à lui qu'on doit la libido exacerbée des habitants de Melancholy Cove, l'explosion d'un camion citerne (femelle !) en plein centre ville, les disparitions répétées et inexpliquées de certains habitants, la migration nocturne de tous les rats de la ville... Il faut dire que Steve, c'est pas n'importe qui. Pensez donc : il a 5000 ans et c'est le dernier représentant d'une espèce communément appelée dragon. Et puis il est pas vraiment de bonne humeur : il a faim et une furieuse envie de baiser (comprenez-le : il vient de se réveiller d'un sommeil long de cinquante ans). Autant dire que ça va chier...

     Le Lézard lubrique de Melancholy Cove est un livre inclassable, d'une formidable humanité, d'une drôlerie exceptionnelle et d'un cynisme féroce. Un livre comme on aimerait en lire plus souvent, qui emprunte à tous les genres pour finalement les transcender, jouer de leurs codes et s'asseoir dessus avec bonheur. On achève sa lecture le sourire aux lèvres, avec pour unique envie, pour ceux qui, comme moi, n'avaient jamais lu Christopher Moore, de courir chez son libraire pour acheter Blues de coyote et La Vestale à paillettes d'alualu, les deux premiers romans de l'auteur publiés dans la même collection. Incontournable.

ORG
Première parution : 1/4/2003
dans Bifrost 30
Mise en ligne le : 1/5/2004

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 87273 livres, 112165 photos de couvertures, 83709 quatrièmes.
10815 critiques, 47158 intervenant·e·s, 1982 photographies, 3915 adaptations.
 
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes. Trouver une librairie !
A propos de l'association  -   Vie privée et cookies/RGPD