Philip K. DICK Titre original : Counter-Clock World, 1967 Première parution : New York, USA : Berkley Medallion, 1967ISFDB Traduction de Michel DEUTSCH Illustration de Jean SOMOS
J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (2001 - 2007) n° 613 Dépôt légal : août 2006 Réédition Roman, 256 pages, catégorie / prix : G ISBN : 2-290-33892-3 ✅ Genre : Science-Fiction
(1928-1982) À travers une œuvre imposante, il ne cessera de traiter ses thèmes de prédilection : la juxtaposition de deux niveaux de réalité — l'un « objectivement » déterminé, l'autre n'étant qu'un mode d'apparences — et la paranoïa qu'impliquent ces manipulations de la réalité dont personne ne connaît jamais le degré exact de « virtualité ».
Le cours du temps s'est inversé sur Terre. Les morts se réveillent dans leurs tombes, rajeunissent, et finissent par réintégrer une matrice maternelle. Les cigarettes se reconstituent lentement dans les cendriers, et les vêtements sales du matin sont devenus propres le soir venu. Sebastian Hermes dirige un vitarium, une société spécialisée dans le repérage et l'extraction des morts revenus à la vie. Lors d'une mission de routine, il tombe par hasard sur la tombe de l'Anarque Thomas Peake, le célèbre leader religieux. Malheureusement pour Sebastian, cette découverte attise bien de convoitises. Le conseil des Oblits, les Udites, le Vatican : tous veulent mettre la main sur le prophète. Mais dans quel but ?
Ce roman, qui avait eu les honneurs du C.L.A. en 1968, est fondé sur un de ces postulats cauchemardesques dont Dick est friand : sous l'effet Hobart les vivants rajeunissent et les morts ressuscitent ; le retour de Peak, grand « leader » religieux, est guetté par des factions rivales, entre lesquelles un « héros » bien ordinaire, Sébastian Hermes, patron d'un vitarium (en quelque sorte, pompes funèbres... aspirantes), se débat avec beaucoup de pathétique et de suspense, gâtés malheureusement par l'insistance sur des détails farfelus (les aliments qu'on régurgite, les mégots qui redeviennent cigarettes, les poils de barbe qu'on se replante le matin), inopportuns puisqu'une représentation vraiment conséquente de l'inversion du temps rendrait toute action impossible ; beaucoup plus prenantes sont les questions humaines, comme : qu'est-ce que de voir vieillir la femme qu'on aime, à côté de la voir redevenir bébé ?