John NORMAN Titre original : Tribesmen of Gor, 1976 Première parution : États-Unis, New York : DAW Books (DAW Collectors #185), mars 1976ISFDB Cycle : Gor vol. 10
Né en 1931 à Chicago, John Frederick Lange est professeur d'université et l'auteur d'ouvrages de philosophie. Dès 1966, il est devenu célèbre sous le pseudonyme de John Norman grâce au cycle de Gor dont J'ai lu réédite l'intégralité.
Tarl Cabot est inquiet : d'étranges rumeurs courent dans la cité de Port-Kar. Les Kurii, ces êtres sanguinaires venus d'au-delà de Jupiter, auraient interrompu leur trafic d'esclaves terriens avec Gor. Un nouvel épisode dans la guerre qui les oppose aux Prêtres-Rois ? Bizarre ! Les Kurrii n'ont pas l'habitude de prévenir leurs ennemis. En tous cas, l'ultimatum qui a suivi en clair, même s'il paraît insensé : « Livrez Gor ! »
Une invasion semble imminente. Mais alors, que signifie ce message gravé sur un rocher du désert : « Méfie-toi de la tour d'acier » ? Et pourquoi un Kur erre-t-il seul dans le sable du Tahari ?
Pour Tarl Cabot, la solution de ces énigmes se trouve dans le Tahari, le pays des Dunes. Une région où, soudain, la tension monte entre les tribus... Simple coïncidence, ou machination ?
Avec ce gros roman, la saga de l'Anti-Terre atteint son dixième volume. Cette fois, Gor doit se battre contre un péril venu de l'espace et Tarl Cabot, allié des Prêtres-Rois, aura fort à faire pour vaincre les envahisseurs.
Comme d'habitude, John Norman nous livre une bonne histoire d'aventures fertiles en rebondissements et en exotisme. Bien sûr, de ce côté-là ce n'est pas du Vance mais le résultat est honnête et distrayant. Il y aurait par contre beaucoup à dire du style souvent un peu plat et qui se complaît dans les répétitions, mais dans le genre on a vu pire...
Reste ce qui fait bondir nombre d'âmes bien pensantes et « héméléfeuses », c'est à dire l'incroyable sens de l'humour dont fait preuve l'auteur lorsqu'il se prend à considérer la place de la femme dans la société... J'avoue que je ne peux pas résister au plaisir de vous citer le passage suivant (p. 423) :
« L'institution la plus complète et la plus parfaite pour la domination totale de la femme est l'esclavage, expliquai-je. (...) Jolie Vella, dis-je, te regarder, c'est te désirer, te désirer c'est vouloir te posséder, complètement, d'un bout à l'autre, t'avoir complètement à ma merci... complètement ».
Et ainsi de suite...
Ceci dit, il semble bien que ce point de vue soit celui de nombre d'hommes... et de femmes, et je ne vois pas pourquoi je m'arrogerai en tant que critique le droit de condamner cette conception de la sexualité. Ou alors on flingue tous ceux qui sortent de la « normale », n'est-ce pas chers donneurs de leçons aux idées soi-disant larges ?