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La Fille dans la tour

Katherine ARDEN

Titre original : The Girl in the Tower, 2017
Première parution : Del Rey, 5 décembre 2017   ISFDB
Cycle : Trilogie d'une nuit d'hiver  vol. 2 

Traduction de Jacques COLLIN
Illustration de Aurélien POLICE

GALLIMARD (Paris, France), coll. Folio SF précédent dans la collection n° 682 suivant dans la collection
Date de parution : 6 mai 2021
Dépôt légal : avril 2021, Achevé d'imprimer : 6 avril 2021
Réédition
Roman, 528 pages, catégorie / prix : F8
ISBN : 978-2-07-293151-2
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Fantasy

Disponible au format numérique Epub & Pdf (8,49 €) au 06 mai 2021.

Autres éditions
   DENOËL, 2019
   in Trilogie d'une Nuit d'Hiver - l'intégrale, FRANCE LOISIRS, 2021
   GALLIMARD, 2024

Quatrième de couverture

La cour du grand-prince, à Moscou, est gangrenée par les luttes de pouvoir. Pendant ce temps, dans les campagnes, d’invisibles bandits incendient les villages, tuent les paysans et kidnappent les fillettes. Le prince Dimitri Ivanovitch n’a donc d’autre choix que de partir à leur recherche s’il ne veut pas que son peuple finisse par se rebeller. En chemin, sa troupe croise un mystérieux jeune homme chevauchant un cheval digne d’un noble seigneur. Le seul à reconnaître le garçon est un prêtre, Sacha. Et il ne peut révéler ce qu’il sait : le cavalier n’est autre que sa plus jeune sœur, qu’il a quittée il y a des années alors qu’elle n’était encore qu’une fillette, Vassia.

La fille dans la tour est le deuxième tome de la « Trilogie d’une nuit d’hiver », mais peut se lire indépendamment. On y retrouve toute la poésie et la sombre cruauté des contes russes qui ont fait le succès de L’Ours et le Rossignol.

Katherine Arden est née à Austin (Texas). Après une année de lycée à Rennes, elle part étudier à Moscou, avant de finir ses études en littérature française et russe au Middlebury College, dans le Vermont. Elle a vécu à Hawaï et à Briançon, avant de revenir s'installer aux États-Unis.

Critiques

Deuxième partie de la trilogie d'une nuit d'hiver, La Fille dans la tour continue de suivre la jeune Vassia, qui, dans une Russie alternative du 12e siècle, après avoir echappé à un mariage forcé dans L'Ours et le rossignol, se retrouve aux prises avec une mystérieuse troupe de bandits, pilleurs et tueurs de villageois, dans une aventure qui conduira la jeune fille, déguisée en garçon, jusqu'à Moscou et à ses intrigues de cour et luttes de pouvoir.

Le deuxième tome d'une trilogie est souvent le plus faible, consistant à amener les protagonistes du premier (l'exposition du monde et des personnages) au troisième (le dénouement), leur faisant vivre des aventures mineures plus destinées à noircir les pages qu'à enrichir le récit. Ce n'est pas le cas avec la Fille dans la tour : la trilogie change de dimension, quittant la simple intrigue familiale et provinciale pour prendre un tour national et politique.

Ajoutant de la profondeur à ses personnages (Vassia bien sûr, dont l'impétuosité la conduit à accomplir autant d'actes admirables que d'autres dont les conséquences se révèleront effroyables, mais aussi son frère Sacha, moine guerrier, qui ne sait comment se comporter avec cette sœur dont la conduite est à l'opposé de ses convictions), l'autrice combine toujours habilement le conte traditionel russe (développant Morozko, le Gel réifié, archétype de la mort, influence sombre de Vassia) et une lutte pour le pouvoir mélant aussi bien manœuvres politiques que scènes de bravoure proches de la fantasy épique. Tout cela est raconté avec intelligence, finesse et facilité par Katherine Arden, évitant tout manichéisme, faisant de cette trilogie une œuvre aussi originale que passionnante qui se dévore d'une traite.

René-Marc DOLHEN
Première parution : 15/8/2021 nooSFere

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition DENOËL, Lunes d'Encre (2019)

    La Fille dans la tour , deuxième tome d’une trilogie commencée avec L’Ours et le rossignol (critique in Bifrost 94), revisite les contes russes dans un décor médiéval. Il en est sa suite directe. Si vous n’avez pas lu le premier opus, passez d’emblée à la critique suivante.

    Après la mort de son père et de sa belle-mère, Vassilissa ne peut revenir dans son village natal où on la croit sorcière. Peu d’alternatives s’offrent à celles qui veulent être libres. Pour les jeunes filles de l’époque, la vie de femme se résume à rejoindre un couvent ou vivre dans le mariage – arrangé le plus souvent – et assurer une descendance à leur époux. Dans les deux cas, elles finissent cloitrées, prisonnières et sans libre-arbitre. Parce qu’elle perçoit la magie, qu’elle parle aux animaux et qu’elle semble liée à Morozko, le puissant et dangereux Roi de l’Hiver, Vassilissa choisit une autre voie. Déguisée en garçon, elle décide de voyager pour découvrir le monde. Elle pense pouvoir vivre libre, même si le prix à payer ne peut être qu’élevé. D’autant qu’une troupe de brigands sillonne la campagne et attaque des villages reculés, enlevant les jeunes filles en ne laissant derrière elle d’autres traces que la fumée des incendies. Le grand-prince Dimitri Ivanovitch, accompagné de Sasha, le frère de Vassilissa entré dans les ordres, se lance à la poursuite de ces pillards. Leur expédition croise la route de celle qui se fait appeler Vassia, diminutif de Vassili tout comme de Vassilissa….

    L’Ours et le rossignol narrait la jeunesse de Vassilissa et souffrait d’un manque de rythme dans son premier tiers. La Fille dans la tour déroule son récit sur un laps de temps plus court parsemé de temps forts et la tension, palpable, ne faiblit jamais. Expéditions armées et combats façonnent peu à peu l’évolution de Vassilissa. Naïve, elle n’anticipe pas les pièges de la vie de cour et réagit en fonctions de ses convictions et de son sens de la justice. Si son passage à l’âge adulte signe la fin de ses rêves d’enfant, elle continue pourtant à se bercer d’illusions. Sous une identité masculine, elle peut chevaucher Soloveï, son cheval magique, se battre, gagner le surnom de Vassili le Brave et recevoir les honneurs. Elle n’est cependant qu’une femme dans un monde qui les entrave en permanence, et la réalité se rappellera à elle de la manière la plus brutale qui soit.

    Katherine Arden mêle avec aisance personnages historiques, contes et folklore traditionnel, pour composer une Russie fictive aussi enchanteresse que cruelle. Avec La Fille dans la tour, elle signe un roman âpre et émouvant, à la narration parfaitement maîtrisée et propre à faire naître de fortes attentes en ce qui concerne le dernier volet, The Winter of the Witch. Si les deux premiers livres de la « Trilogie d’une nuit d’hiver » peuvent se lire indépendamment, ils restent étroitement liés et s’enrichissent mutuellement. Mieux vaut les aborder dans l’ordre de leur parution.

Karine GOBLED
Première parution : 1/10/2019
Bifrost 96
Mise en ligne le : 13/11/2023

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