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Astronef aux enchères

Nicolas BOUCHARD

Cycle : Rachel Farhner Rubin vol. 1 


Illustration de Jean-Marie ARNON

INANNA Éditions (Châteauroux, France)
Date de parution : 1er mars 2016
Dépôt légal : mars 2016
Réédition
Roman, 272 pages, catégorie / prix : 10,80 €
ISBN : 978-2-9545593-3-9
Format : 12,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction


Ressources externes sur cette œuvre : quarante-deux.org

Quatrième de couverture
« Je sursautai en me retournant. Trois ou quatre silhouettes encapuchonnées fondaient sur nous avec des intentions évidemment inamicales.
Rubin fut pris à partie par deux d'entre elles. Ces types volaient comme des beaux diables et lui cognaient dessus tout en restant insaisissables. Des mineurs certainement, pour se déplacer aussi aisément en apesanteur.
Deux autres me faisaient face, je reculai contre la paroi du vaisseau en brandissant mon exéquateur :
- Maître Rachel Farhner, huissier ! criais-je. Que personne ne bouge...
Un rire étouffé mais parfaitement distinct résonna derrière leurs masques.
Ils me sautèrent dessus... »

En plein 22ème siècle, quelque part au milieu de la ceinture d'Astéroïdes, Rachel Farhner, huissier de justice, a bien à faire pour récupérer les créances de ses clients. Lorsqu'elle tente de signifier la saisie en bonne et due forme d'un vaisseau spatial, le Metellus Cimber, les événements s'enchaînent et la voilà compromise dans une sombre affaire de révolution stellaire !

Voici le premier tome des aventures de Rachel, huissière, petite, un peu boulotte et mal dans sa peau, au milieu des habitants des stations spatiales, immenses et filiformes.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, SF (1999)

     On pourrait prendre ce livre de haut. Les aventures dans la ceinture d'astéroïdes, avec docks, bordels, baroudeur, notables pourris, idylle retardée jusqu'à l'épilogue, captures, trahisons, retournements de situation, etc., cela remonte à la mise à la sauce SF des histoires des sept mers. La machine à décérébrer pour fabriquer des esclaves dociles, et son inévitable dysfonctionnement lorsqu'elle est appliquée au personnage principal, ne sont pas non plus d'une époustouflante nouveauté. On est dans le téléfilm. Par charité, on passera sur les béquilles que sont les notes de bas de page.
     Reste que l'on passe un bon moment. Que manœuvres et magouilles se succèdent assez rapidement pour que les retournements de situation trop téléphonés ne choquent pas, et surtout pour que les trajets en transports en commun en soient sensiblement abrégés. Qu'il fallait oser choisir pour héroïne un huissier (dit-on une huissière  ?), et truffer le texte de formulations juridiques qui pourraient être rébarbatives et deviennent franchement comiques, le décalage aidant. Qu'on a le droit d'être bon public, d'aimer l'aventure traditionnelle mêlée d'humour décontracté. Bref, qu'on ne le dira pas au rédacteur en chef, mais qu'on a bien aimé. Parce qu'après tout, on n'a pas si souvent l'occasion de s'amuser, et que si ce n'est ni Brown, ni Sheckley, ni Pratchett, ni Wagner, ce n'est déjà pas si mal que ça.

Éric VIAL (lui écrire)
Première parution : 1/6/1999
dans Galaxies 13
Mise en ligne le : 15/12/2000


Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, SF (1999)

     Pour une astroïdienne, Rachel Fahrmer est physiquement plutôt hors-normes. Petite, toute en rondeurs et couverte de taches de rousseurs : elle pourrait presque passer pour une terrienne ! Ce qui, on en conviendra, est un lourd handicap dans les stations de la Ceinture, où tout ce qui évoque la Terre est considéré avec une franche suspicion. Ce qui n'a pas empêché Rachel de se hisser à la tête d'un des cabinets d'huissier les plus prospères de l'astéroïde Goldschmidt. Car en effet, côté business, la petite en connait un rayon et s'en tire haut la main. Enfin s'en tirait haut la main jusqu'à ce que son dernier client se fasse assassiner, qu'elle se trouve subitement accusée du meurtre dudit client, perde à peu près tout ses droits ainsi que sa fortune, soit recherchée par les forces de l'ordre et se trouve plongée jusqu'au cou dans une affaire de rébellion et d'espionnage, le tout en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire...

     Nicolas Bouchard, un nom qui n'est pas inconnu des lecteurs de Bifrost (cf. sa nouvelle « Escapade Théologique » in Bifrost 12), appartient à cette nouvelle vague d'écrivains de science-fiction qu'on désespérait de voir arriver et qui pourtant, ces derniers mois, semble enfin prendre réellement corps et gagner audience auprès des grands éditeurs parisiens. Auteur d'un premier roman fort correct, Terminus Fomalhault aux éditions Encrage en 1997, j'attendais pour ma part son second roman avec intérêt.

     Si, comme pour Terminus Fomalhault, on reste ici dans le registre de l'enquête et du crime crapuleux, Bouchard a cette fois opté pour un ton résolument humoristique. Ainsi suit on les pérégrinations de cette pauvre Rachel, qui nous raconte ses déboires (le roman est écrit à la première personne du singulier) à mesure que tout s'écroule autour d'elle. Le style de l'auteur, d'une simplicité presque naïve, est entièrement dévolu au développement de l'intrigue. Point de fioritures, d'effets, de descriptions plus qu'il n'est nécessaire. Astronef aux enchères se veut avant tout un roman distrayant : il l'est incontestablement. Ce qui ne signifie pas qu'il soit, dans son genre, totalement exempt de défauts. En effet, les différents éléments constitutifs de l'intrigue sont bien longs à se mettre en place (près de cent pages !). D'où un déséquilibre narratif entre le premier tiers du roman et les deux tiers restants Bouchard brosse sa société futuriste par le biais de ses lois, de son système législatif et de ses instances judiciaires. Une démarche intéressante, on en conviendra, mais qui nécessite pour le lecteur néophyte quelques digressions et un appareillage de notes fastidieux. D'où, en grande partie, le déséquilibre évoqué plus haut. Cette mise en situation trop longue (même si elle sait se montrer savoureuse) est le principal handicap de ce roman au demeurant sympathique. Il eût sans doute été préférable d'alléger un tant soit peu cette exposition et, en revanche, de davantage s'attarder sur des personnages qui manquent de reliefs.

     Mais quoi ? Astronef aux enchères n'est certes pas un chef-d'œuvre. À vrai dire, du fait de sa construction inéquilibrée et de ce qu'on appellera quelques candeurs stylistiques, il serait même moins bon que Terminus Fomalhault. Ce qui n'empêchera pas de prendre un réel plaisir à sa lecture, pour peu qu'on l'aborde pour ce qu'il est, un pur objet de divertissement. Nicolas Bouchard est un jeune auteur, presque un débutant. Et s'il n'explose pas à proprement parler dans son second roman, il confirme néanmoins qu'il est un auteur à suivre.

ORG
Première parution : 1/6/1999
dans Bifrost 14
Mise en ligne le : 12/10/2003

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