Plus original que tous les originaux, Jherek Carnelian, un des immortels de la fin des temps, est tombé éperdument amoureux d'une prude jeune femme qu'il avait arrachée à l'ère victorienne. Et voilà que la belle Amélia a disparu dans les pièges de l'espace-temps, pour le plus grand désespoir de Jherek dont les langueurs commencent à agacer ses contemporains. Mais veille le dieu de l'amour et du hasard : catapulté à la suite de circonstances diverses et opportunes en plein XIXe siècle, il y rencontre H.G. Wells qui se fait un devoir de le conduire chez la belle. Mais Mr. Underwood, en mari jaloux qui n'a jamais entendu parler de voyage temporel, ne va certainement pas se satisfaire des explications confuses de Madame...
Second volume de la trilogie « Les danseurs de la fin des temps »« Les terres creuses » feront plaisir à ceux qui avaient déjà apprécié « Une chaleur venue d'ailleurs » (Fiction 262). Ce livre est un gag, à prendre comme tel. 186 pages de gag, forcément, à un certain moment, on en a un peu marre. Le début est assez soporifique : on a des difficultés à entrer dans ce monde factice des immortels, surtout quand on voit, par la fenêtre, le monde réel se charger des détritus de Seveso et d'Ecofisk.
A part ça, le livre est brillamment ficelé, les trouvailles abondent, les rebondissements ne manquent pas et les clins d'œil sont bien marrants. En particulier les rencontres des voyageurs du temps avec M. Wells. Et tous les quiproquos qui s'en suivent : Jerek Carnelian tentant de voyager dans le temps avec une bicyclette, ça vaut le coup... La bagarre générale qui termine le livre n'est pas non plus piquée des vers. Quand les policiers londoniens bornés rencontrent des extra-terrestres débiles, on n'a pas le temps de s'ennuyer. « Les terres creuses », un agréable divertissement, dont la SF a besoin : l'humour, en ce domaine, est assez rare.