DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 207 Dépôt légal : septembre 1992, Achevé d'imprimer : août 1992 Réédition Roman, 354 pages, catégorie / prix : 3 ISBN : 2-207-50207-4 Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Fantasy
Londres, années 20. Au cours d'une séance de spiritisme, un étrange personnage fait soudain irruption dans la pièce au moment même où se matérialise le spectre, qu'il « tue » sans autre forme de procès. Pour toute explication, il invite Maskull, l'un des assistants, à le suivre jusqu'à son observatoire et lui propose de l'envoyer, à bord d'un étrange vaisseau de cristal, sur une planète où il pourra rencontrer le '« maître de tout ».
Ainsi commence pour Maskull, catapulté dans un décor d'une beauté inouïe, parmi les êtres les plus improbables, une aventure qui va d'heure en heure à la fois l'éclairer sur lui-même et épaissir le mystère de sa présence en ces lieux.
Un voyage au fond de l'âme humaine, un classique de la littérature anglaise, l'oeuvre d'un authentique génie visionnaire.
L'auteur
David Lindsay (1987-1945), écrivain anglais, est surtout connu pour le présent ouvrage (son premier roman), paru en 1920. A part un roman historique, l'ensemble de son oeuvre se nourrit à la même source d'inspiration baroque et allégorique.
Malgré le titre trompeur, ce livre de 1920 n'est pas de la SF : « Il était sur une autre planète, mais cela ne l'émut ni ne l'exalta. Seules comptaient à présent pour lui les idées morales. » (p. 169-170)L'étrange y relève du merveilleux à valeur allégorique, comme ce bateau propulsé par des « pierres-mâles » qui « dévorent les particules féminines s'élevant de la terre ».(p. 279)et sert de cadre à l'itinéraire initiatique d'un personnage appelé Maskull (= « masculin » ?) qui, jonchant sa route des cadavres des hommes et des femmes qu'il rencontre, recherche le vrai dieu entre Spade — vil (« Spade » + « devil » = « bèche-diable » ?), Surtur, Hator (« hâter », celui qui hait ?), Crystalman, Shaping (celui qui donne forme), Faceny, Krag. L'intérêt s'émousse vite, car le décor manque de consistance, les personnages de vie et les épisodes de cohésion ; le style est très didactique et d'un classicisme très rigide (jusqu'à l'alexandrin : « je détruis la nature et j'établis la loi », p. 173). Quant à la pensée — à une époque où D.H. Lawrence ébranlait déjà le victorianisme — elle est carrément rétrograde : la passion de l'homme est « porteuse de honte », l'instinct de la femme « d'obéir à sa destinée » (p. 239) ; et finalement, c'est la douleur qui est divinisée. Encore un beau cadeau de départ de Kanters !