David LINDSAY Titre original : A Voyage to Arcturus, 1920 Première parution : Londres, Royaume-Uni : Methuen, 1920ISFDB Traduction de Claude SAUNIER
DENOËL
(Paris, France), coll. Présence du futur n° 207 Dépôt légal : août 1975, Achevé d'imprimer : 29 août 1975 Première édition Roman, 352 pages, catégorie / prix : 3 ISBN : néant Format : 11,0 x 18,0 cm✅ Genre : Fantasy
• Vous qui cherchez un sens à votre vie,
Suivez ce gentleman dans sa fusée de cristal :
Pendant quatre jours et quatre nuits,
Il va vivre des aventures où le bien, le mal,
Et surtout les gens qu'il va croiser,
L'amèneront peu à peu à la vérité
Et à l'explication du monde.
Critiques
Malgré le titre trompeur, ce livre de 1920 n'est pas de la SF : « Il était sur une autre planète, mais cela ne l'émut ni ne l'exalta. Seules comptaient à présent pour lui les idées morales. » (p. 169-170)L'étrange y relève du merveilleux à valeur allégorique, comme ce bateau propulsé par des « pierres-mâles » qui « dévorent les particules féminines s'élevant de la terre ».(p. 279)et sert de cadre à l'itinéraire initiatique d'un personnage appelé Maskull (= « masculin » ?) qui, jonchant sa route des cadavres des hommes et des femmes qu'il rencontre, recherche le vrai dieu entre Spade — vil (« Spade » + « devil » = « bèche-diable » ?), Surtur, Hator (« hâter », celui qui hait ?), Crystalman, Shaping (celui qui donne forme), Faceny, Krag. L'intérêt s'émousse vite, car le décor manque de consistance, les personnages de vie et les épisodes de cohésion ; le style est très didactique et d'un classicisme très rigide (jusqu'à l'alexandrin : « je détruis la nature et j'établis la loi », p. 173). Quant à la pensée — à une époque où D.H. Lawrence ébranlait déjà le victorianisme — elle est carrément rétrograde : la passion de l'homme est « porteuse de honte », l'instinct de la femme « d'obéir à sa destinée » (p. 239) ; et finalement, c'est la douleur qui est divinisée. Encore un beau cadeau de départ de Kanters !