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California Gothic

Dennis ETCHISON

Titre original : California Gothic, 1995
Première parution : DreamHaven Books, 1995   ISFDB
Traduction de Gilles BERTON
Illustration de Marc MOSNIER

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur précédent dans la collection n° 592 suivant dans la collection
Dépôt légal : mai 1998, Achevé d'imprimer : mai 1998
Roman, 256 pages, catégorie / prix : 5
ISBN : 2-207-24617-5
Format : 10,8 x 17,8 cm
Genre : Fantastique


Quatrième de couverture
     « Je vis dans un FILM D'HORREUR. Sauf que cette horreur n'a rien à avoir avec la nécrophilie, les messes noires ou les croix fichées à l'envers. Ni avec des vampires aquaphobes ou des zombies employés dans des champs de canne à sucre qui se jettent aveuglément du haut d'une falaise dès qu'un type avec un accent de concasseur le leur ordonne. Non, il s'agit de la VIE REELLE ! »
     Une lettre signée d'une militante extrêmiste qui a jadis péri par le feu, un crime accompagné de signes mystérieux, l'incendie d'un cimetière de voitures... et voici Dan et Evie Markham plongés dans une aventure où le réel et l'impossible, comme dans les films d'épouvante tant prisés de leur jeune fils Eddie, s'ingénient à faire monter leur ANGOISSE, à transformer une journée californienne apparemment comme les autres en une SPIRALE CAUCHEMARDESQUE.
 
L'auteur
Dennis Etchison, né en 1943 en Californie, s'est d'abord imposé comme un maître de la nouvelle de terreur. Il a d'ailleurs composé des anthologies marquantes dans ce domaine, avant de livrer des romans comme Le Démon de l'ombre (précédemment paru chez Denoël), où le réel est saisi à travers le prisme du fantastique. Scénariste pour le grand et le petit écran, il a notamment travaillé avec John Carpenter. Pour Stephen King, il est tout simplement « un écrivain diabolique ».
Critiques
     Dennis Etchison prend aujourd'hui, dans la littérature de terreur, une place méritée. Jusqu'ici, d'autres auteurs plus axés que lui sur la recherche du choc visuel — Stephen King, Clive Barker — ont occupé le devant de la scène horrifique. Avec Etchison nouvelliste, comme avec Steve Rasnic Tem, nous assistons — impuissants — à une montée des pressentiments devant l'informe entraînant une angoisse qui saisit les personnages et contamine le lecteur. Dans California Gothic, le second roman d'Etchison paru chez Denoël après Le Démon de l'ombre, on pense au premier abord qu'il s'agit d'un roman à grand spectacle, à l'opposé de l'univers de ses nouvelles. En effet, c'est un roman qui joue — un peu comme dans le film Scream — sur des allusions cinématographiques, ne serait-ce que parce que l'un des protagonistes tourne un film d'horreur en se référant à des films qu'il visionne. Mais à l'intérieur de ce qui aurait pu n'être qu'un montage alterné de type film/ réalité et mixage par la folie, autre chose a lieu. Le « studio réalité » (pour emprunter cette image à William Burroughs), se met à produire des effets non prévus.
     Dès le départ, dans une sorte de prégénérique — lui aussi renvoyant à mille films d'horreur connus — une tueuse nue abat un forestier trop curieux (et on ne saura jamais ce qu'il y avait derrière cette porte qu'il a voulu ouvrir...). Par la suite, dans une famille où le fils adolescent s'emploie à réaliser des films d'horreur, cette femme, ou une qui lui ressemble et porte son nom (pourtant morte depuis longtemps) réapparaît pour, semble-t-il, reprendre place auprès du père du gamin, dont elle avait partagé la vie dans sa jeunesse.
     L'ouvrage est composé — à la manière de Misery — de l'alternance de récits renvoyant à cette histoire impossible, et de scripts d'un film en gestation, que tourne le fils avec un de ses amis. Les éléments du script, comme les décors du film que les adolescents repèrent puis filment, se mêlent aux décors de la « vie réelle » des personnages adultes. Au point que l'on ne sait plus, par exemple, à quoi est due la chute d'un arbre immense devant la maison des parents. De plus dans les deux univers ainsi conjoints, un élément joue un rôle identique : le feu, dont la tueuse semble surgir comme une sorte de salamandre.
     Malgré les scènes spectaculaires — on se croirait dans un ouvrage écrit pour être filmé — qui mêle l'aspect gothique du titre à Hollywood (à cause de la Californie), ce qui domine, on le voit à la fin, géniale, c'est, comme le donne à lire le regard de l'adolescent « l'attente d'un signe ».

Roger BOZZETTO
Première parution : 1/10/1998 dans Ténèbres 4
Mise en ligne le : 2/11/2003

Cité dans les listes thématiques des oeuvres suivantes
Stups & Fiction (additif) - Drogues
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