John NORMAN Titre original : Slave girl of Gor, 1977 Première parution : États-Unis, New York : DAW Books (DAW Collectors #232), mars 1977ISFDB Cycle : Gor vol. 11
Né en 1931 à Chicago, professeur d'université, John Frederick Lange est l'auteur d'ouvrages de philosophie.
Dès 1966, il est devenu célèbre sous le pseudonyme de John Norman grâce au cycle de Gor dont J'ai lu réédite l'intégralité.
J'étais à genoux dans l'herbe, nue, enchaînée à un rocher, sur une planète inconnue. Deux hommes sont venus vers moi et m'ont demandé : « Var Bina, Kajira ? »
Ne les comprenant pas, je n'ai pu leur répondre. Alors ils m'ont fouettée et s'apprêtaient à m'égorger quand celui qui allait devenir mon maître est arrivé. Il a combattu pour moi, et gagné.
Sur Terre, je m'appelais Judy Thornton, j'étudiais la littérature à l'université, j'écrivais des vers, tous les garçons étaient à mes pieds... Mais ici, sur Gor, je suis une kajira, une esclave. Mon maître m'a amenée dans ce camp et je dois le servir. Sur ma cuisse, une marque en forme de fleur, indélébile : ces barbares m'ont marquée au fer rouge, comme on marque le bétail.
Je devrais me révolter, je devrais haïr cet homme qui m'offre à ses compagnons. Pourtant, je ne peux m'empêcher d'admirer sa force virile. Je voudrais qu'il me prenne chaque nuit. Je veux qu'il m'aime...
« Je m'appelais Judy Thornton. Je préparais une licence d'anglais et j'étais poétesse... »
Conformément à la tradition instaurée par Edgar Rice Burroughs en ce qui concerne ce genre de cycle, John Norman introduit, afin de maintenir l'intérêt de ses lecteurs, un nouveau personnage dans la surprenante série qu'il a entreprise et qui a pour cadre l'anti-terre de Gor.
Ce onzième épisode qui met donc en scène Judy Thornton, transportée contre son gré et bien mystérieusement pour elle-même sur le monde découvert par Tarl Cabot dans les autres romans consacrés à Gor, a pour but de décrire le lent cheminement de la terrienne vers un esclavage qui va la « libérer » des clichés féminins entretenus sur notre planète à propos du rôle des femmes terriennes ! Bref, l'esclavage pour les Goréennes, c'est la liberté d'aimer totalement de vrais hommes, sous le joug du fouet et dans les chaînes de la soumission !
Plus que jamais, John Norman, dont le succès est nettement retentissant aussi bien aux Etats-Unis que chez nous, semble n'écrire que pour justifier ses théories sur la condition féminine telle qu'il l'a conçut dans le cadre de la série, et il faut bien reconnaître qu'il sait admirablement juger ses lecteurs, tant par le ton répétitif qu'il emploie, et qui est bien significatif de ses obsessions, que par une intrigue savamment ficelée, montrant l'évolution certaine du récit au niveau de la psychologie et de l'action.
Il y a là, c'est vrai, de quoi faire hurler bien des lectrices... et des lecteurs manquant d'humour. Car John Norman ne recule devant rien, tout comme son héros favori, Tarl Cabot. Il déploie une telle minutie pour rendre l'univers culturel Goréen, livre après livre, qu'on ne peut qu'accepter ses excès dans le cadre d'une sexualité fantasmatique.
Les lecteurs qui le plébiscitent ont bien raison.
Qui aura assez d'audace, en France, pour en faire autant dans le domaine de la S.F. ou du Fantastique ?