Howard Philips Lovecraft est né en 1890 à Providence, près de Boston. De santé délicate et mal armé pour la vie moderne, il ne quitta plus guère sa maison après quelques voyages de jeunesse dans l'Est américain. Il mourut, pratiquement de misère, en 1937.
August Derleth fut son meilleur ami et s'attacha à faire connaître son œuvre.
Aujourd'hui, Lovecraft est considéré comme un des plus grands écrivains de notre époque.
Au nord d'Arkham, à peu de distance de la rivière Miskatonic, s'étend la forêt Billington. C'est la qu'Alijah, le sorcier, et son âme damnée, l'Indien Quamis, se livrèrent jadis à d'abominables pratiques.
Lorsque Ambrose Stewart vient habiter dans la demeure de son ancêtre Alijah Billington, des phénomènes étranges commencent à se produire. Il ne tarde pas à appeler à l'aide son cousin Stephen Bates, mais lorsque celui-ci arrive au domaine Billington, il est déjà trop tard, Ambrose est sous la domination d'une influence maléfique.
Chaque nuit, Stephen Bates lui-même perçoit la présence de créatures monstrueuses qui hantent la maison et cherchent à s'emparer de l'esprit de ses occupants. Mais ce sont surtout ses découvertes dans la bibliothèque qui achèvent de le terrifier : Alijah Billington, l'homme qui avait trouvé le moyen de soumettre des êtres venus des abysses infernaux, était aussi passé maître dans l'art des réincarnations successives...
Critiques
J'ai déjà mentionné ce recueil à l'occasion de sa première parution en France,chez Christian Bourgois (voir Coup d'œil chez les éditeurs dans Fiction n° 215). Je me bornerai à rappeler que c'est d'un faible intérêt. La collaboration Lovecraft-Derleth est en fait posthume et tous les récits sont rédigés de la main de Derleth, d'après des « notes » laissées (ou, dans certains cas, censées avoir été laissées) par Lovecraft (dont Derleth était l'exécuteur testamentaire). Il y a encore deux autres recueils du même acabit, L'ombre venue de l'espace etLe masque de Cthulhu,également publiés chez Bourgois et que J'ai Lu compte probablement rééditer aussi. Avis aux néophytes : cette production est à ne confondre en aucun cas avec du Lovecraft authentique.
Ce roman de Lovecraft a vu le jour grâce à la collaboration posthume de Derleth. Comme certains grands peintres, Lovecraft n'a connu la célébrité qu'après la mort. Il semble que de son vivant il se souciait assez peu de donner à son œuvre originale l'audience qu'elle méritait. Confier ses textes à des amis proches lui suffisait. Ce sont ces mêmes amis qui, après sa disparition prématurée d'un cancer à l'intestin à quarante-six ans, ont poursuivi son œuvre et l'on fait connaître au grand public.
Ambrose Dewart revient vivre dans la propriété de ses ancêtres dont il vient d'hériter. Tout de suite, il surprend des bruits qui courent sur la forêt Billington, son nouveau domaine, des bruits qui font état de manifestations et de disparitions bizarres. Aussitôt, il entreprend des recherches approfondies. Mais son comportement va se mettre peu à peu à changer et il deviendra un autre homme avant d'avoir achevé son enquête...
Ce roman donne une image de l'atmosphère qui imprègne l'imagination de Lovecraft. Lourde, fétide, angoissée, éprouvante, inquiétante, glauque, brûlante, laide, sanguinaire. Je pourrai lui donner encore mille autres qualificatifs, mais il faut le lire pour le croire et se laisser envoûter par la musique plus que macabre qu'il joue, une musique de la monstruosité extraterrestre et du pouvoir gris et noir.
L'imaginaire de Lovecraft possède la puissance que l'on attribue à la Mythologie, parce que justement il est mythologie. Ni grecque, ni romaine, ni égyptienne, ni biblique. A la fois terrienne et extraterrestre, c'est à dire beaucoup moins rassurante que la nôtre parce qu'elle appartient à d'autres mondes.
Le rôdeur devant le seuil a pour nom Yog-sothoth le malfaisant, “qui bouillonne comme le limon originel dans les chaos nucélaire, à jamais au-delà des frontières les plus éloignées du temps et de l'espace !”