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Helliconia, l'été

Brian ALDISS

Titre original : Helliconia Summer, 1983
Première parution : Jonathan Cape, novembre 1983
Cycle : Helliconia  vol. 2 

Traduction de Jacques CHAMBON

Robert LAFFONT (Paris, France), coll. Ailleurs et demain
Date de parution : mars 1986
Dépôt légal : mars 1986, Achevé d'imprimer : février 1986
Première édition
Roman, 448 pages, catégorie / prix : 98 FF
ISBN : 2-221-01158-9
Format : 13,5 x 21,5 cm
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
Brian Aldiss, l'un des plus célèbres écrivains britanniques, a recréé l'histoire d'une planète entière sur des millénaires. Ses héros véritables, par-delà les individus qui s'agitent sur la scène du monde, sont des royaumes entiers, des peuples ou même des espèces.
Helliconia ressemble par certains côtés à la Terre. Elle possède des montagnes et des plaines, des fleuves, des océans, des forêts et des déserts. Des quasi-humains la partagent avec des phagors, une espèce intelligente, dotée de cornes, d'une épaisse toison, familière du froid et qui semble descendre de sortes de bisons.
Mais Helliconia connaît un terrible climat. Elle tourne autour d'une naine rouge en une petite année de 480 jours. Cette faible étoile l'entraîne autour d'une autre étoile, géante, Freyr, en un long périple elliptique de 2 592 années terrestres. Lorsque Helliconia s'éloigne de Freyr, c'est l'hiver, une petite ère glaciaire de 500 ans. Lorsqu'elle s'approche de Freyr, c'est un insupportable été de 238 ans. La faune, la flore et les sociétés d'Helliconia doivent trouver les moyens de survivre. Les peuples, durement éprouvés, perdent presque le souvenir des grandes saisons et, à l'issue de chaque hiver, il leur faut réinventer la civilisation.
Le Printemps d'Helliconia, premier volume de la trilogie, contait, sur bien des générations, la fonte des glaces, le réveil de la nature et l'épanouissement progressif de cultures entières.
Dans Helliconia, l'été, Brian Aldiss décrit, sur moins d'une petite année et à travers toute la planète, l'histoire de la chute du roi de Borlien, JandolAnganol, dont les voisins ont été rendus turbulents par l'ardeur écrasante de l'été. Les peuples sont agités par des prophéties selon lesquelles Helliconia finira dans le feu. Le roi, mystique et paillard, rusé et indécis, y perdra sa reine, son trône et sa vie.
Helliconia est une œuvre unique où l'Histoire, les transformations de l'environnement et les lois de l'évolution s'entrelacent en une trame qui échappe à tout précédent terrestre. C'est une fable et un exploit, un livre-univers comparable au célèbre Dune de Frank Herbert.
Le Printemps d'Helliconia a obtenu le Prix de la British Science-Fiction Association et celui du J.W. Campbell Memorial, décerné en souvenir d'un des fondateurs de la science-fiction américaine.
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Margaret ALDISS, Helliconia (Helliconia Summer (map), 1983), pages 8 à 9, carte, trad. Jacques CHAMBON
Critiques
     J'avais salué la parution du Printemps d'Helliconia, ici-même (FICT1ON n° 354), d'une longue critique qui tentait d'appréhender les multiples facettes de l'œuvre sans, si possible, la réduire à l'une ou l'autre de ses composantes. Aujourd'hui, au sortir de Helliconia, l'été, on peut avoir l'impression que Brian Aldiss a posé pour lui-même ce choix dangereux : privilégier une lecture, une anecdote, un aspect du monde, aux dépens du système global qu'il avait créé. Le présent roman tourne autour d'une seule intrigue et la mène tambour battant — même si, on ne se refait pas, Aldiss n'a pas pu écrire son livre linéairement : il est fait d'un tissu serré de différents plans temporels et l'action n'avance pas nécessairement du passé vers le futur ! Et puis, à bien y réfléchir, ce n'est pas aussi simple. Peut-être faut-il à nouveau percevoir la forme du récit comme métaphore de l'état du système mis en place. C'est l'Eté de Freyr : Helliconia brûle et ses habitants s'enterrent dans les régions torrides. Une économie de la glace polaire s'est mise en place. Dans le même temps, les passions (sentimentales, sensuelles et politiques confondues) s'animent d'un feu qui ne rend rien à celui de l'étoile géante. Les peuples s'agitent, oppressés, et le resserrement de l'action autour d'un homme, sur une petite année, vise semble-t-il à rendre grouillement et turbulence d'Helliconia directement perceptible au lecteur. Au-delà demeure l'immensité d'un monde et la démesure d'une création. Jandol Anganol, roi de Borlien, est le jouet d'événements et de projets qui le dépassent : il est une clé de l'évolution de son univers et à ce titre sa situation de personnage central se justifie. Il croit courir essentiellement après une union dynastique pour renforcer son royaume. Mais pour lui comme pour le lecteur, des pans entiers de l'histoire et du fonctionnement de l'évolution sur Helliconia demeureront dans l'ombre. On se prend à regretter le déploiement épique du premier volume, quoi qu'il eût été malaisé de reproduire ici des schémas qui dépendaient directement des soubresauts de (re)naissance d'une civilisation dans le Printemps d'Helliconia. Pourtant déjà alors, l'histoire de toute une civilisation n'existait qu'au travers d'individus. Déjà alors, il s'agissait d'un récit sur le Pouvoir et de l'aliénation qui en découle chez son possesseur.
     Comme toujours chez Aldiss, comme déjà alors, la compréhension des choses, des êtres, finalement les intuitions de Sartori Irvrash sur l'évolution des espèces, proviennent d'une réflexion sur le langage et la communication. Dans le premier volume Aoz Roon, à parler phagor pensait phagor. Ici, des balbutiements linguistiques lèvent pour l'humanité d'Helliconia un coin du voile sur ses origines en tant qu'espèce et ses vrais rapports avec les phagors.
     Face à de telles réflexions, amenées au cœur d'une histoire bien enlevée, les appariés qui ramènent le lecteur sur la station d'observation Avernus ou sur la Terre semblent quasi superflus. Aldiss tire là trop fort sur le parallèle qu'il désire esquisser entre la dualité helliconienne et l'évolution de la civilisation terrestre. Ce sera ma seule réserve. Certes, il y a la course à la mort de Billy Xiao Pin, qui préfère mourir sur Helliconia que vivre sans goût sur l'Avernus. Aldiss veut-il nous dire qu'on en est là et que la société terrestre actuelle aurait bien besoin d'un Helliconia à observer ? Pour moi, malgré un darwinisme social un peu simpliste, l'important gît là où révolution vient au jour — marquant la relativité des êtres (l'humanité comme accident temporaire, p. 278). Sartori Irvrash mourra comme blasphémateur, tué par les superstitions religieuses. Mais Aldiss a agité son petit monde et y a semé le germe de la curiosité envers la structure des êtres et des choses. On attend le troisième tome, d'impatience, et à la clôture de la trilogie on en redemandera, certainement !

Dominique WARFA (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/9/1986 dans Fiction 378
Mise en ligne le : 4/5/2003

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