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Les 7 anneaux de Rhéa

F. RICHARD-BESSIÈRE


Illustration de Graham WILDRIDGE

J'AI LU (Paris, France), coll. Science-Fiction (1985 - 1993, 2ème série - dos violet) n° 2848 suivant dans la collection
Dépôt légal : juillet 1990
Roman, 160 pages, catégorie / prix : 2
ISBN : 2-277-22848-6
Genre : Science-Fiction

Autres éditions
   FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, 1962
   in Dragon & Microchips n° 17 : L'Encyclopédie des Mondes Perdus, ŒIL DU SPHINX (ODS) (L'), 2000
Sous le titre Les Sept anneaux de Rhéa
   Le TRIANGLE, 1976, 1976

Quatrième de couverture
      Il y a trois siècles, l'écorce terrestre a éclaté.
     Les hommes se sont réfugiés sur Vénus, mais ils rêvent encore de leur planète-mère, qu'ils ont rebaptisée Rhéa... Et, après trois cents ans d'exil, ils sont enfin prêts à reconquérir la vieille Terre.
     Quand le professeur Warren et son équipe atterrissent sur cette planète qu'ils croyaient morte, ils ont la surprise d'y découvrir des arbres, des fleurs... et des humains. Impensable ! Nul n'a pu survivre au cataclysme.
     Stupéfaits, ils apprennent que la Terre est constituée de sept anneaux concentriques, chacun ayant permis à des formes de vie différentes de se développer. Commence alors une périlleuse exploration, une lente descente jusqu'au dernier anneau, jusqu'aux enfers...
 
     Il a écrit 150 romans depuis Les conquérants de l'univers paru en 1952 et traduit en 12 langues. Il a obtenu en 1973 le Grand Prix de la S-F et est également conférencier, scénariste TV et auteur-compositeur.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, Anticipation (1962)

[Critique commune aux livres suivants :

« Les fils de lespace » par Maurice Limat, « Les derniers jours de Sol 3 » et « Les sept anneaux de Rhéa », par F. Richard-Bessière : Fleuve Noir, « Anticipation ». 

« Batelier de la nuit » par Maurice Limat, « Le tambour d’angoisse » par B.R. Bruss : Fleuve Noir, « Angoisse ».]

 

    N’en déplaise aux esprits chagrins, le Fleuve Noir a beaucoup fait pour la science-fiction. Sa collection « Anticipation », plus qu’aucune autre, a contribué à diffuser le goût de la SF, et même de la bonne SF, et actuellement, bien souvent, le niveau moyen des « Fleuve Noir » se rapproche des premiers « Rayon Fantastique ». N’oublions pas que les F.N. n’ambitionnent qu’à distraire et visent une clientèle jeune en se bornant à lui offrir de bons space-opéras. Dans ce domaine restreint, nous avons droit à de bonnes surprises : ainsi les deux derniers Richard-Bessières : « Les derniers jours de Sol 3 » et « Les sept anneaux de Rhéa », qui sont deux romans plus qu’honorables, inattendus, signal peut-être d’une mutation de l’auteur.

    « Les derniers jours » est un roman sobre, aux personnages suffisamment dessinés pour attacher. Non seulement l’auteur abandonne ses plaisanteries ordinaires, mais tout, construction, dialogues, descriptions et réactions des personnages, s’est modifié. Rien dans le récit des folles inventions coutumières, mais simplement la chronique de quelques destins individuels. Sur un globe voué à la destruction, pouvant éclater d’un instant à l’autre, quelques abandonnés se cherchent, se trouvent, se déchirent encore sous l’aiguillon de vieilles rancœurs que rien ne peut juguler. Récit presque étouffant, sombrement pessimiste ; il n’est pas jusqu’à la faible note d’espoir de la dernière page qui ne prenne soudain une résonance fallacieuse. Conclusion ? 12/10 pour R.B., 5/10 dans l’absolu. Car, malgré tout, ceci reste assez sommaire : on ne ramène pas impunément à 184 pages un thème qui en demande un millier.

    « Les sept anneaux » est bien plus un roman fantastique qu’une SF, et certains côtés, certaines descriptions, peuvent soutenir la comparaison avec les meilleurs ouvrages du genre. Comme le dit l’auteur, c’est « la lutte farouche, décisive, des puissances magiques montant à l’assaut du raisonnable ». L’affrontement des forces du bien et du mal, à travers ces mondes concentriques dont l’ensemble donne la Terre, le monde central étant celui de Lucifer. Ces mondes de misère ou d’horreur sont vigoureusement décrits, par des touches sûres et sans grandiloquence. Et pourtant le point de départ est plus ample encore, avec le savant voulant créer, non un surhomme, mais Dieu lui-même.

    C’est toutefois dans la série « Angoisse » que l’écurie du F.N. peut donner sa pleine mesure. Souvent les récits de SF qu’elle produit déçoivent en raison de la grisaille des décors, dessinés à traits brouillés, des personnages stéréotypés et des dialogues mécaniques. Défauts dont certains sont dus au fait que les auteurs veulent écrire pour adolescents. Les récits fantastiques, au contraire, se déroulent le plus souvent dans le monde quotidien ; les descriptions y sont moins nécessaires, cédant le pas aux réactions des personnages. De plus « Angoisse » étant nettement destinée à des adultes, les personnages ont soudain plus d’épaisseur, de complexité, de vie. Il en va de même pour les dialogues, où l’imagination cède le pas au réalisme. Ainsi il y a un monde entre les héros des « Fils de l’espace » et ceux de « Batelier de la nuit ». Pourtant « Les fils de l’espace » est sans doute un des meilleurs romans de Limat, né de la juxtaposition de trois nouvelles : 

    « Les montres », « Les machines », « Les hommes ». Et la seconde d’entre elles n’est pas loin d’une réussite complète, avec ce monde artificiel, tout en faux-semblants, empli de l’ombre et de l’écho des choses mortes, piège où errent et s’affolent les astronautes. Mais si le décor est planté et vit, quels pauvres acteurs, plus creux encore que cet univers factice ! Alors que dans le récit fantastique l’auteur, libéré de cette sujétion, conte librement l’histoire de cette jeune fille un instant échappée aux griffes de la mort et qui, invinciblement, retourne se mettre entre ses mains.

    « Le tambour d’angoisse » est aussi, avec « Terreur en plein soleil », un des meilleurs livres de B.R. Bruss. Un groupe d’archéologues, prisonniers dans une ville morte, assourdis par l’incessant roulement monotone d’invisibles tambours, glissent un à un dans la démence. Dans un suprême instant de lucidité, chaque victime dénonce les habitants indécelables de la ville. Tout ne serait peut-être que le rêve dément des deux survivants si un petit fait ne venait en prouver la réalité. Ici également, le décor quotidien de la Terre contraint l’auteur au réalisme et le force à centrer le dépaysement sur le comportement des esprits, ce qui, loin de le desservir, renforce au contraire le domaine de l’étrange et du fantastique.

Jacques VAN HERP
Première parution : 1/11/1962
Fiction 108
Mise en ligne le : 26/12/2024

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