La femme avait probablement les cheveux teints. Ou était-ce le pubis ?
« Préviens-moi quand tu seras sur le point de jouir, mon chéri. J'ai une surprise pour toi.
– Oui, oui, haleta Colben. Ça vient, je le sens !
La femme ôta son dentier. Ça la vieillissait de trente ans. A la place, elle mit les mâchoires de fer, effilées comme des crocs, acérées comme des rasoirs.
Le piano attaqua l' « Ouverture 1812 » de Tchaïkovski. Colben se mit à hurler.
Un autre homme entra.
Il était en tenue de soirée avec des chaussures de basket bleues. Ses lèvres étaient barbouillées de rouge. Il émit un petit rire sec évoquant le coin-coin d'un canard. On aurait dit une parodie de « Dracula ». Et il se mit à manger.
Philip José Farmer est devenu célèbre en introduisant l'érotisme au sein de la S.-F américaine, traditionnellement pudibonde. Un érotisme teinté de préoccupations éthiques : le héros farmérien traverse des épreuves et en sort grandi... ou parfois diminué (version comique). Tout le monde ne peut pas être un titan !
A tous ceux qui n'auraient pas lu la chose dans son édition française originale (à savoir dans la collection défunte « Chute Libre » aux éditions défuntes Champ Libre), eh bien voilà l'occasion de le faire, avec cette édition de poche dans la collection nouvellement née — et qui promet — TITRES SF, chez Lattes. Seulement attention : si vous êtes fans d'Asimov, de Delly, Clarke ou je ne sais encore qui d'autre, vous allez prendre une claque. Remarquez bien que ça risque de vous plaire tout de même et de vous faire laisser tomber Asimov and Co. Si vous résistez au premier chapitre, vous êtes sauvé.
Ça baise et ça bande, ça éjacule, ça orgasmatrique à tour de bras et de pages, ça râle, ça suce, ça susurre, le tout sur un scénario de thriller fantastique et décor de fond SF. Ça torture, ça émascule, ça vomit, ça gicle.
Et en prime, une postface de Sturgeon vous explique ce qu'est réellement ce bouquin tout dégoulinant de sperme, de sang et d'humeurs incertaines.
Il y a même une suite : Gare à la bête. Avec les ingrédients précités, plus une belle dose d'humour.