Michael MOORCOCK Titre original : Elric of Melniboné / The Dreaming City (pour la version coupée), 1972 Première parution : Lancer (sous le titre "The Dreaming City"), Hutchinson (sous le titre "Elric of Melniboné"), 1972ISFDB Cycle : Elric vol. 1
POCKET
(Paris, France), coll. Science-Fiction / Fantasy n° 5276 Dépôt légal : décembre 1987, Achevé d'imprimer : décembre 1987 Réédition Roman, 192 pages, catégorie / prix : 3 ISBN : 2-266-02097-8 Format : 10,8 x 17,8 cm✅ Genre : Fantasy
Voici la tragique histoire de Melniboné, l'île aux Dragons, qui fut maîtresse du monde. Il y a de cela bien longtemps. Désormais les Dragons dorment et Melniboné dépérit. Sur le trône de Rubis siège Elric, le prince albinos, dernier de sa race, nourri de drogues et d'élixirs qui le maintiennent tout juste en vie. La menace plane ; alors il rend visite au Seigneur du Chaos, Arioch, et conclut un pacte avec lui. Il fait ainsi les premiers pas sur le chemin de l'éternelle aventure : le Navire des Terres et des Mers le porte à la cité pestilentielle de Dhoz-Kam, et son destin le pousse à franchir la Porte des Ténèbres ; au-delà, deux épées noires attendent leur maître et leur victime... Grandes ambitions, passions monstrueuses. Idéaux et trahisons. Souffrances atroces et joies cyniques. Tourments de l'amour et douceur de haïr. Un passé ancien, qui ne peut revivre que dans les plus immondes cauchemars.
Flaubert a commencé par Salammbô, Moorcock par Elric. Né en 1939 près de Londres, il devient professionnel à seize ans, écrivant de l'heroic fantasy, jouant de la guitare et dirigeant des revues de B.D. Puis, il devient le rédacteur en chef de New Worlds et l'écrivain révolutionnaire dont Maxim Jakubowski a présenté les œuvres dans un excellent Livre d'or. Un talent aux multiples facettes, mais un seul univers, décadent et baroque, une fin du monde goguenarde et bariolée.
1 - La Vie secrète d'Elric de Melniboné (The Secret Life of Elric of Melniboné, 1964), pages 9 à 17, préface, trad. Brian HESTER 2 - Mes contes d'Elric pour lesquels j'entretiens des sentiments confus de haine et de passion… (Elric, 1964), pages 180 à 188, postface, trad. Brian HESTER
Critiques
Après le cycle des Epées, Presses Pocket entreprend la réédition d'une autre importante saga d'Heroïc-Fantasy : le Cycle d'EIric, en six volumes, Elric des dragons, Le marin sur les mers du destin, Elric le nécromancien, La sorcière dormante, L'épée noire et Stormbringer.
Les particularités d'EIric sont qu'il est albinos et d'une nature faible et maladive. Par leur rareté chez les héros du genre, elles font de lui un personnage différent et intrigant.
Le roman oppose Elric, empereur de Melniboné, et son cousin Yyrkoon qui brigue son titre. Leur rivalité compliquée de haine et de pitié les emmènera loin dans les terres des Jeunes Royaumes, loin dans les domaines des démons, peut-être trop loin. Au terme de sa quête, Elric retrouvera sa bien aimée mais pour la quitter aussitôt à cause des menaces qu'il sent peser sur son pays. Et, nourri en énergie et en puissance par Stormbringer, l'épée runique qu'il vient de s'approprier, il repartira à l'aventure, pour un an, au terme duquel il a promis à Cymoril, sa fiancée de revenir, de l'épouser et de régner durablement sur Melniboné. Seulement, le pourra-t-il ?
Elric des dragons ouvre le cycle d'une manière intéressante. La complexité du personnage d'EIric et l'attrait des décors, des créatures et des objets magiques suffit à motiver cette lecture. Cependant, ce roman ne parvient pas à se hausser au niveau du Cycle des Epées de Fritz Leiber, auquel Michaël Moorcock est profondément attaché. Il lui manque en effet l'humour fou et la fantaisie débridée de son aîné.
C'est de l'Heroïc-Fantasy plus sérieuse, mais sans doute un soupçon moins attrayante. Moorcock la prétend intellectuelle et métaphysique. Il n'a sans doute pas tort. Son œuvre, sans être remarquable, vaut le détour.
En tout cas, elle vole à mille hauteurs de la série des Conan et place son auteur juste derrière les tout meilleurs du genre.