Décidément, K.W. Jeter est un auteur bien surprenant ! Probablement le plus intéressant de la jeune génération américaine avec William Gibson et Lucius Shepard. Nous le connaissions pour Dr Adder et Le Marteau de Verre (Denoël, collection Présence du Futur), ainsi que pour Les Ames Dévorées (J'ai lu, Epouvante) ; le revoilà avec un nouveau roman de Fantastique moderne, Le Ténébreux, qui confirme tout le bien que l'on pensait de lui.
Aux USA, le mouvement hippy est retombé depuis plusieurs années déjà. Mais continue toujours à planer au-dessus de certaines têtes l'ombre du Groupe Wyle et de l'Hôte, cette drogue nouvelle qui transformait ses utilisateurs en bêtes sanguinaires et incontrôlables. Tyler, ex-membre du Groupe, est presque parvenu à oublier son passé, cette période de sa vie faite de meurtres et de sang, et tient désormais un cinéma qui lui permet de vivoter ; ce qui ne le dispense en rien de poursuivre le traitement qui annihile les effets néfastes causés par l'Hôte à son cerveau. Mais lorsqu'il reçoit un coup de fil de son ex-femme lui disant que leur enfant vient d'être enlevé, tout s'écroule. Car leur fils, Bryan, est décédé depuis bien longtemps. Commence alors une longue et angoissante course contre la mort et la folie !
Avec ce quatrième roman traduit en français, Jeter s'impose définitivement comme un auteur de talent et confirme qu'il est aussi à son aise en Fantastique qu'en SF : Le Ténébreux est habilement construit, son rythme est rapide, son style des plus corrects. Vous l'avez compris, sa lecture procure bien du plaisir, et ce malgré un dénouement par trop hâtif...
Il ne me reste donc plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture et à vous annoncer que deux autres de ses ouvrages sont à paraître, l'un chez Denoël, l'autre chez J'ai lu !