Je ne sais l'heure qu'il est, mais dans l'obscurité, je saisis une sorte de grattement léger. Anne ne doit pas avoir entendu, ma présence la rassure. Doucement, je sors du lit, glisse sur le tapis, plus loin, le carrelage assez froid. A tâtons, je gagne te mur et colle une oreille tout contre. Le frôlement ténu est plus perceptible, on dirait une chose produisant le grattement, elle doit être très légère... Cela fait un va-et-vient continu, puis cela cesse un moment pour recommencer.

     Qu'est-ce que ça peut bien être ? Puisque ce mur donne au-dehors. Pour un peu, je descendrais dans la cour regarder. Ma crainte d'éveiller Anne me retient. Je sursaute, en sentant un frôlement contre mes pieds nus... Idiote que je suis, c'est Malik !

     Je le distingue mal, le chaton, mais j'entends ses crachotements, et ma main sur son dos, je sens ses poils hérissés. Je le saisis doucement ; recule jusqu'au mur. Serrant Malik contre moi, j'entreprends la descente de l'escalier... Si seulement je trouvais une lampe-torche, cela m'arrangerait bougrement, j'ignore où elles se trouvent, cependant, j'ai vu deux lampes.