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L'Ère du dragon

Xavier MAUMÉJEAN

Cycle : Lord Kraven  vol. 2


Illustration de MANCHU

MNÉMOS , coll. Icares
Dépôt légal : octobre 2003
Première édition
Roman, 416 pages, catégorie / prix : 20 €
ISBN : 2-915159-10-6
Genre : Fantasy


Autres éditions
   in Kraven, MNÉMOS, 2009
   in La Ligue des héros, l'intégrale, 2016
   POINTS, 2008

Quatrième de couverture
     1900 : le monde s'embrase.
     À Pékin, rien ne va plus. Les créatures de l'Internationale Féerique, aidées par les Poings de justice, deux millions d'hommes armés de fléaux et de bâtons, assiègent les délégations occidentales. Les combats s'engagent un peu partout dans la ville : on se bat sur les toits, dans la rue, dans les somptueuses ambassades et les échoppes abandonnées... Dans le ciel, le triplan rouge du baron Tod défie les dragons célestes. Mais que peut une poignée d'occidentaux contre une marée de créatures ?
     C'est le dernier combat...
     L'ère du dragon a commencé.

     « Une imagination des plus vives. »
Le Monde

     Lauréat du prix Gérardmer (2000) pour son premier roman, Les Mémoires de l'Homme-Eléphant, Xavier Mauméjean a aussi reçu le prix Bob Morane du meilleur roman francophone (2003) pour La Ligue des Héros, son troisième roman, entre réalisme et merveilleux. Après plusieurs nouvelles et des pièces radiophoniques, il revient avec L'Ère du Dragon, un roman d'aventures plein de panache, servi par un registre souvent sombre et par une ironie décapante.
Critiques
     Lord Kraven et sa ligue de gentilshommes extraordinaires sont de retour, épaulés par Peter Pan (le grand méchant), Crochet, Sindbad le marin (une sorte de Nemo arabisant), l'ingénieur Cavor, Lily la tigresse, Lord Africa et j'en passe tant les personnages de ce roman sont nombreux, franchement trop nombreux. Tout commence en Chine, où Xavier Mauméjean réécrit Les 55 jours de Pékin avec Charlton Heston Bud Colt, le Baron Rouge, des dragons, les diables étrangers, etc. C'est la guerre entre l'Internationale Féerique et le Monde Libre, Alamo façon canard laqué aux mille saveurs, un affrontement total sur fond de xénophobie chinoise et d'intrigues tordues au cœur de la Cité interdite. L'histoire, pyrotechnique pour le moins, se poursuivra à Moscou, à Londres (inévitable) et ailleurs.

     Fin du résumé en ce qui me concerne, ce feu d'artifices ne pouvant en aucun cas être résumé par un critique de Bifrost désireux de garder tous ses points de santé mentale.

     Pour le reste, imaginez un film de deux heures vingt minutes compilant toutes les scènes d'action et les cascades les plus improbables des quinze derniers James Bond. Les dix premières minutes sont époustouflantes, le spectateur est comblé. Au bout d'une demi-heure d'explosions et de saltos arrières « même pas mal », il sue, il a mal au crâne. Après une heure dix minutes, ses gencives saignent, ses oreilles bourdonnent et il est allé deux fois aux toilettes alors qu'il n'avait aucune envie de pisser. Avant la fin du film, ses intestins le trahissent, son estomac se rompt, ses yeux explosent dans leurs orbites ; ça éclabousse droit devant, notamment les rares spectateurs survivants qui — les doigts enfoncés dans les oreilles par-delà les tympans — copulaient bruyamment sur les sièges du premier rang en évitant autant que faire se peut de regarder l'écran. Vous voyez le tableau ? Ben, L'Ere du dragon c'est la même chose en livre : un truc improbable, léger comme la brique en uranium enrichi qui vient de vous tomber sur le pied ; une sorte de récit-kaléidoscope fabriqué à coups de morceaux de bravoure (bien souvent jubilatoires) ; un flot d'actions si hystérique, si épileptique qu'à la fin tout cela ne rime plus à rien.

     Mauméjean s'amuse comme un fou avec les pulps, Jules Verne, H.G. Wells, les personnages de la littérature merveilleuse, mais il mène son récit comme une formule 1 dans les rues de Monaco, se perdant en chemin, écrasant quelques badauds au passage et oubliant surtout qu'un roman n'est pas une suite d'épisodes délirants, il faut une trame, des enjeux, d'autant plus si on y meurt à toutes les pages en foutant de l'hémoglobine partout. J'avais bien aimé La Ligue des Héros (malgré sa fin ratée)... j'ai souffert, sué sang et eau pour finir cet Ere du dragon où il y a entre deux et trente idées par page, mais aucune tension, aucun horizon d'attente, aucune plage de calme (d'amour ?) où souffler un peu. Le monde décrit pourrait être détruit par Peter Pan, dominé par Bush Junior Bud Colt, transformé en gigantesque Ile de la Tortue par Crochet, rien à foutre, rien à péter, que le rhum coule à flots, moussaillon ! De toute façon, on le sait depuis La Ligue des héros, tout ça n'est qu'une série de simulations, des aventures virtuelles qui se mélangent et s'interpénètrent. Malgré sa belle couverture de Manchu, sa pub géniale pages 406-407, ses innombrables trouvailles, ce roman est un pudding steampunk confectionné avec trop de fruits confits de toutes les couleurs. Indigeste en ce qui me concerne, mais qui plaira sans doute aux spécialistes de Fu Manchu, Tarzan et autres Doc Savage. Dommage, car Mauméjean a du talent, beaucoup de talent, et son style s'est considérablement affirmé/épuré avec ce livre. Ne reste plus qu'à attendre son prochain roman, un polar babylonien au Masque.

CID VICIOUS
Première parution : 1/1/2004 dans Bifrost 33
Mise en ligne le : 1/3/2005

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