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Hérésie

Anselm AUDLEY

Titre original : Heresy, 2001
Première parution : Earthlight, 2001
Cycle : Aquasilva vol. 1 

Traduction de Luc CARISSIMO
Illustration de Cornelis SAFTLEVEN

RIVAGES (Paris, France), coll. Fantasy
Dépôt légal : septembre 2002, Achevé d'imprimer : septembre 2002
Première édition
Roman, 372 pages, catégorie / prix : 22,50 €
ISBN : 2-7436-0985-0
Format : 15,5 x 23,5 cm
Genre : Fantasy

Couverture à rabats.
"Parution : 10.02" en 4ème de couverture.



Quatrième de couverture
     Sur Aquasilva, une planète géante presque entièrement submergée par un océan et régulièrement ravagée par de violentes tempêtes, les prêtres de Ranthas, le dieu du Feu, exercent une véritable hégémonie religieuse. Les plus fanatiques d'entre eux rêvent d'écraser toute dissidence dans le sang ou plutôt dans le feu des bûchers où ils précipitent ceux qu'ils tiennent pour « hérétiques ».
     Bientôt, tout va changer.
     Cathan Tauro, fils du comte de Lépidor, une somnolente petite bour­gade, ne sait pas encore qu'en partant rejoindre son père en mission, il entamera un long voyage qui le conduira de l'autre côté du globe, dans la Citadelle, où survit clandestinement un foyer de résistance au clergé tout-puissant.
     Il deviendra un « hérétique », découvrira qu'il possède d'incroyables pouvoirs et décidera de combattre l'idéologie obscurantiste de la hiérarchie religieuse.
     Ce ne sera que le début d'une lutte longue et ardue...
 
     Tout nouveau venu dans le paysage littéraire anglais, Anselm Audley nous livre du haut de ses dix-neuf ans un roman très maîtrisé, foisonnant et remarquable, qui n'est pas sans rappeler Dune de Frank Herbert. Avec Hérésie, il initie la trilogie d'Aquasilva, et s'annonce comme une des voix les plus excitantes de ce début de millénaire.
Critiques
     Aquasilva est une gigantesque planète-océan, dont la circonférence atteint 105.246 km et dont la majeure partie demeure inexplorée, en dehors de quelques continents et archipels. Partout les prêtres du Domaine imposent la vraie foi, celle de Ranthas, le dieu du Feu. Ils traquent les hérétiques de façon musclée et falsifient l'histoire enseignée aux jeunes gens.
     Cathan est le fils adoptif du comte de Lepidor, la région la plus septentrionale des terres connues. Parce qu'il doit se rendre sur un autre continent, Cathan va découvrir le monde et, après avoir rallié les hérétiques, sa propre nature de magicien...

     Voilà... Ce résumé reflétant avec suffisamment de précision le premier tome de cette nouvelle trilogie, le lecteur avisé pourra s'en contenter. Il n'est en effet pas indispensable d'entreprendre la lecture de cet énième roman d'aventures et d'apprentissage qui demeure d'une platitude de mer d'huile — là où devrait se lever une tempête à l'image de celles qui agitent la surface d'Aquasilva.

     Non pas que le roman soit mal écrit, ni vraiment désagréable à lire. On peut même dire que l'auteur maîtrise remarquablement bien les clichés habituels du roman d'aventures et qu'il les enfile avec une certaine conviction, sans en oublier aucun et dans l'ordre attendu — ce qui a l'avantage de permettre au lecteur de sauter quelques pages ou chapitres sans perdre le fil du récit. Mais Anselm Audley — tout jeune auteur de dix-neuf ans nous apprend-on — n'a manifestement rien d'intéressant à nous dire ou à nous décrire !

     Dès les remerciements, il signale que « la création d'Aquasilva n'a pas été chose facile ». En refermant le livre, on se demande bien pourquoi, tant la planète géante n'a aucune présence tangible. Certes, on y parle beaucoup de bateaux et de voyages maritimes, mais tout cela aurait trouvé place aussi bien sur notre bonne vieille Terre... C'est donc un peu léger pour créer un écosystème convaincant ou pour former la toile de fond d'un planet opera digne de ce nom.
     Quant au fond du propos — l'hérésie, si l'on en croit le titre — , il est bien dommage que Audley n'ait rien de plus bouleversant à nous signaler que la vilaine méchanceté des inquisiteurs et des dictatures religieuses.

     Bref, quand la quatrième de couverture avertit qu'Aquasilva « n'est pas sans rappeler Dune », cela frôle l'escroquerie. Et quand elle insiste en ajoutant qu'Audley « s'annonce comme une des voix les plus excitantes de ce début de millénaire », on ne peut qu'être déçu de le voir ainsi loué, alors que la même collection nous a récemment fait découvrir des voix « vraiment » excitantes, comme celles de Kage Baker (Dans le jardin d'Iden, Coyote céleste) ou de Midori Snyder (Les Innamorati)... ou même de Valerio Evangelisti, indispensable pour qui s'intéresse vraiment au thème de l'hérésie !

Pascal PATOZ (lui écrire)
Première parution : 1/3/2004 nooSFere


     Aquasilva est une immense planète-océan. Pour relier entre eux les rares continents, très éloignés les uns des autres, on n'utilise pas des bateaux, mais des « mantes », sous-marins ainsi appelés parce qu'ils s'inspirent des raies mantas. Sur ce monde, la société tourne entièrement autour de la plus grande île, Équatoria, siège de toutes les maisons marchandes et des prêtres de Ranthas. Ces derniers, qui ont la mainmise sur les comtés et entendent garder leur position de force — parfois avec l'aide de certaines maisons marchandes — , pourchassent inlassablement les « hérétiques ».
     Cathan Tauro est le fils du Comte de Lépidor, petite ville d'Océanus. À la suite de la découverte d'un gigantesque gisement de minerai de fer qui va leur permettre de se développer, il décide d'aller prévenir son père, en voyage officiel en Équatoria. Ceci n'est que le début d'un très long périple, où Cathan rencontrera les hérétiques, avant de décider de rejoindre leurs rangs et combattre le pouvoir des prêtres.
     Une planète-océan : cela rappelle irrésistiblement Terremer, le cycle d'Ursula Le Guin. Un culte religieux puissant, le recours à la magie, un jeune héros en plein apprentissage, dont le destin s'annonce visiblement glorieux : Terremer toujours. Bref, le moins que l'on puisse dire, c'est que Hérésie ne brille pas par son originalité. On est là en présence d'un roman de fantasy tout ce qu'il y a de plus classique, sans surprise. Néanmoins, la lecture en est très agréable ; on ne s'ennuie pas un instant, et l'univers construit par Audley est maîtrisé : après tout, bâtir un roman sur des clichés ne conduit pas nécessairement à un ouvrage sans intérêt. Mais que dire de plus ? Qu'on aurait bien aimé savoir quelle est la véritable raison pour laquelle certains sont jugés hérétiques. Ici, on a l'impression qu'il s'agit d'une pure étiquette sans contenu, procédé un peu malvenu pour un roman portant le titre de Hérésie.
     En fait, le côté « remarquable » de ce roman (le premier d'une trilogie, of course) vient de son auteur. Anselm Audley est né en 1982, il avait donc dix-neuf ans lors de la publication de Hérésie, qu'il a commencé à écrire à seize ans. Malgré son jeune âge, son style est assuré et limpide, et sa science du récit déjà bien au point. On regrettera donc qu'il se soit contenté de suivre ses prédécesseurs, sans mettre son talent prometteur au service d'une histoire originale.

Bruno PARA (lui écrire)
Première parution : 1/2/2003 dans Asphodale 2
Mise en ligne le : 1/10/2004


     Anselm Audley avait seize ans quand il a commencé à écrire Aquasilva, la description d'un monde d'azur dominé par un clergé surpuissant, description promise à être déclinée au moins sur trois volumes... voire plus (génial ! nous qui manquions de trilogies de fantasy...). En Angleterre, deux volumes ont paru : Hérésie et Inquisition. Et malgré l'extrême jeunesse du premier de la classe Audley, on ne peut pas dire que la critique ait sauté au plafond, joué de la trompette et défilé dans les rues huileuses de Londres le zizi à l'air. Il en est de même pour votre humble et vicieux serviteur qui s'y est repris à deux fois pour finir ce premier volume suradjectivé et poussif où l'on suit le voyage de Cathan Tauron, fils du comte de Lépidor, parti négocier le fer récemment découvert dans les mines du comté. Et qui ne tardera pas à rejoindre son père et devenir un hérétique (attention, les prêtres de Ranthas, le dieu du feu, sont de très vilains garçons !).

     Le premier reproche que l'on pourrait faire à ce livre, c'est le parfum de déjà lu qu'il dégaze à chaque page : entre deux vesses mémorielles on pense à « Majipoor », à « Terremer », à « Dune », à Jack Vance, mais chaque fois en se disant que c'est quand même moins bien, voire parfois complètement raté, comme ces (inter)minables discussions sur la religion qui ne débouchent que sur des poncifs anticléricaux à peine dignes d'un Mocky beurré au Champomy. Quant au substrat mythologique, il brasse allégrement tout un flot de petites choses très méditerranéennes (Hamilcar, mots en latin...) qui, au final, ne donnent pas grand-chose.

     Anselm Audley a sans doute un talent fou, c'est dès aujourd'hui un incontournable auteur de demain... Mais en attendant, qu'il apprenne donc à écrire un roman — ce qui devrait prendre encore quelques années. On gardera sans sourciller ses 22,50 euros pour lire autre chose, et pourquoi pas, dans la même collection, Les Innamorati de Midori Snyder, formidable ouvrage de fantasy passé à côté du succès qu'il méritait.

CID VICIOUS
Première parution : 1/1/2003 dans Bifrost 29
Mise en ligne le : 20/2/2004

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