Tout Howard est dans ce superbe recueil où se mêlent, en une symphonie du rouge et du noir, le fantastisque et l'heroic fantasy. Des histoires qui conduisent au bout de l'horreur et qu'il n'est pas exagéré de placer parmi les chefs-d'œuvre du grand écrivain américain. Indispensable.
1 - L'Homme noir (The Dark Man, 1931), pages 7 à 41, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 2 - Les Pigeons de l'enfer (Pigeons from Hell, 1938), pages 43 à 83, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 3 - Les Dieux de Bal-Sagoth (The Gods of Bal-Sagoth, 1931), pages 85 à 135, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 4 - Les Enfants de la nuit (The Children of the Night, 1931), pages 137 à 158, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 5 - Le Jardin de la peur (The Garden of Fear, 1934), pages 159 à 180, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 6 - La Chose ailée sur le toit (The Thing on the Roof, 1932), pages 181 à 193, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 7 - Ne me creusez pas de tombe (Dig Me No Grave, 1937), pages 195 à 212, nouvelle, trad. François TRUCHAUD 8 - Dans la forêt de Villefère (In the Forest of Villefere, 1925), pages 213 à 218, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
« Le Masque » inaugure sa nouvelle série « Fantastique » (même présentation que pour « Science-Fiction », mais dos rouge au lieu de noir) avec ce recueil de nouvelles par l'auteur des exploits de Conan le Cimmérien. Certaines sont de la même veine : Turlogh le Gaël assomme et étripe d'aussi bon cœur, explore les mêmes cités mystérieuses, rencontre les mêmes dieux effrayants et les mêmes beautés dangereuses ou pathétiques, dans un haut Moyen Age non sans anachronismes, semblable à celui du Prince Valiant ; d'autres, a la manière de Lovecraft, dépeignent les « effroyables et anciennes terreurs » de « ce continent que des insensés appellent nouveau » : spécimens variés (et certes plus captivants que les sempiternelles remoutures du mythe de Cthulhu par Derleth) de cette école fantastique américaine qui témoigne de la fascination d'un peuple sans racines pour les obscures profondeurs historico-légendaires du sang dont il est issu et du sol qu'il a conquis. Mais ceci ne va pas sans un violent racisme : les phobies explicites dans les Lettres d'Arkham (cf FlCTlON 264) nourrissent les Enfants de la nuit, ou un Américain moyen dit d'un autre : « Il porte la marque de la bête... du reptile... de la vermine que nous avons exterminée il y a des siècles ! Je dois l'écraser, le faire disparaitre de cette terre, débarrasser le monde pur de son abominable pollution ! » Ecrit vers 1930, ça rappelle quelque chose, non ? Spinrad ne s'y est pas trompé.