Le secret fulgurant sur lequel repose l'intrigue de ce roman est impossible à révéler. Disons seulement au lecteur que jamais plus il ne pourra réfléchir aux rapports de la science et de la religion de la même façon...
Dans une scène d'un suspense étonnant, le roman s'ouvre par la confession d'un vieux médecin à un curé de campagne italien. Ce dernier, défiant le secret de la confession, abasourdi par ce qu'il vient d'entendre, se précipite à Rome pour tenter de révéler au Pape cet insupportable aveu.
Peu de temps après, une série de meurtre d'enfants se produit à travers le monde. A Washington, un détective privé, Joe Lassiter apprend la mort terrible de sa soeur et de son neveu, atrocement mutilés et brûlés vifs. Pourquoi des innocents sont-ils ainsi assassinés ? Qui est ce meurtrier présumé et au nom de qui agit-il ?
Lassiter se lance dans une enquête aux multiple dangers, dans un voyage hallucinant qui le conduit jusqu'à une clinique dissimulée dans les collines d'Ombrie, jusqu'à une officine para-religieuse aux ramifications inquiétantes.
Commence alors une incroyable course contre la montre : et si le sort de l'humanité, de la civilisation occidentale était en jeu ?
Un thriller haletant et horriblement crédible, un genre d'Au nom de la rose contemporain et biotech. C'est simple : on n'en décroche pas. Jusqu'au dénouement proprement stupéfiant.
C'est un thriller. Le patron d'une grande agence de détectives privés enquête sur l'assassinat de sa sœur et de son neveu. Entre les États-Unis, Rome, l'Ombrie ou la Suisse, on multiplie décors, crimes, et ficelles du genre : ainsi, le lecteur peut s'enorgueillir de sa longueur d'avance sur les personnages pour deviner ce que contient un flacon, ou pour se méfier d'une infirmière bigote. Il apprécie moins sa propre mise à l'écart du secret d'une confession, qui occupe les premières pages et perdure, pas plus que le retard volontaire et non justifié avant qu'une lettre révélatrice soit enfin traduite. On pardonne, d'autant que les méchants sont des intégristes rêvant croisades, vomissant Vatican 2 (mais amis de Jean-Paul non moins 2), infiltrant le FBI, et comptant un ancien agent secret tueur de Bosniaques ou de Basques. Si on ajoute par exemple que le héros note que vu ses tarifs, ses clients sont très riches donc souvent malhonnêtes, on a un discours assez éloigné des canons du genre. Et la SF ? Il y en a. Ou de la science, côté clonage. Et des références catholiques, côté reliques, qu'un peu de mauvais esprit fait classer dans le fantastique ou la fantasy... Comme tout se mêle, le lecteur a plus que des chances d'apprécier, en attendant la dernière page, qui justifie à elle seule que l'on parle ici de ce livre.