Notre époque est fertile en horreurs de toutes sortes. La torture est toujours aussi omniprésente, et pas seulement « là-bas » ou « hier ». Pourtant, loin de toutes les descriptions plus ou moins complaisantes dont se repaissent certains médias, très peu d'écrivains se sont penchés sur l'objet même de ces tortures : l'Homme. Avec sa sensibilité féminine et son talent d'écrivain, Marianne Andrau s'est donc attaquée à l'inimaginable : comment (sur)vit-on en souffrant, comment et jusqu'où peut résister l'âme humaine.
Les quatre nouvelles ici réunies ont toutes pour origine un fait véridique.
. L'homme aux mains jointes relate une expérience « médicale » consistant à greffer les deux mains d'un homme paume contre paume ;
. Maternité raconte comment une mère devient elle-même la tombe de son enfant ;
. Tête-à-tête est le récit de deux condamnés à mort dans une même cellule, à qui a été annoncé que « le survivant serait gracié à l'aube » ;
. La cellule traite de la trahison comme oubli.
Maternité, qui, à l'époque, avait bouleversé Emmanuel Mounier, a été publiée à l'époque dans sa revue Esprit.
Née dans le Gers en 1905 et décédée en 1998 à Saint-Cloud, Marianne Andrau a connu une belle carrière de journaliste et d'écrivain. Elle a aussi écrit pour la télévision. Jacques Chambon, le directeur littéraire des éditions Denoël qui ont publié la plupart de ses romans, a dit d'elle : « Les écrivains, surtout ceux de la stature de Marianne, ne meurent jamais vraiment. Contrairement à nous autres, communs des mortels, qui ne laissons pas grand-chose derrière nous, Marianne laisse une oeuvre, belle, riche, profonde, qui retrouvera un jour, j'en suis sûr, de nombreux lecteurs. Ainsi continuera-t-elle à vivre. »