Né à Paris en 1941. Réalisateur de courts-métrages, ingénieur du son, régisseur de spectacles, écrivain... Je suis une herbe est son premier roman S-F.
L'hexagone en 1989...
Quand on a trente-huit ans et qu'on est depuis pas mal de temps journaliste à la T.V. nationale, ballotté de pressions en disgrâces, on se sent blasé, fourbu même. Du moins, c'est le cas de Bernard Oziard...
...quand deux faits divers le réveillent soudain, le passionnent. En Provence, un avion largueur d'insecticides, fongicides et autres sulfures s'écrase au sol et, non loin de là, un incendie ravage Fos-Chimie. Le pilote n'est que blessé mais le gardien de l'usine a été étranglé. Bizarre, si bizarre qu'Oziard a envie d'y aller voir.
Ce qu'il découvre sur le terrain est incroyable, terrifiant, grandiose aussi en un sens. Il faut que les gens sachent !
Seulement, à la T.V., on aimerait bien qu'Oziard se taise et garde pour lui son histoire de chardons...
Critiques
Nul besoin de présenter Jacques Mondoloni, fréquemment publié en ces pages ces derniers temps ; nul besoin de rappeler non plus l'histoire compliquée de son premier roman, Je suis une herbe, programmé à l'origine chez Kesselring, et qui sort aujourd'hui chez J'ai Lu.
Dans la France de 1989, où la droite vient de reprendre le pouvoir, un certain nombre d'incidents liés au monde végétal mettent le journaliste Bernard Oziard sur la piste d'une menace à l'échelle planétaire : une variété d'herbe mutante menace d'engloutir la Terre sous une marée verte. Je suis une herbe est la chronique de cette catastrophe, que nous suivons du début à la fin par les yeux de témoins privilégiés.
Autant le dire, le début du roman de Mondoloni est loin d'être prometteur : la mise en place du décor, la façon de camper les personnages, tout cela annonce un roman-catastrophe « à l'anglaise » retravaillé en termes de best-seller contemporain. Le lecteur s'attend à une expérience satisfaisante, certes, mais guère originale. Heureusement, il surgit un moment où le rythme de l'ouvrage se casse brutalement et où s'effectue une nouvelle donne : Je suis une herbe s'envole alors vers les sommets en nous offrant le récit d'une errance désemparée, d'une anti-quête.
Dans la plupart des fins du monde britanniques, on s'acheminait vers un univers figé, ordonné, stérile. Mondoloni nous conduit au terme de son errance dans un univers plus que jamais mouvant, désordonné, vivant. Ce n'est donc pas un retour aux sources, on peut même dire que Mondoloni trahit ici les racines d'un genre 1.
Je suis une herbe, une anti-entropie réjouissante...