BALEINE
(Paris, France), coll. Macno n° 11 Dépôt légal : avril 1999, Achevé d'imprimer : avril 1999 Première édition Roman, 210 pages, catégorie / prix : 42F ISBN : 2-84219-202-8 Format : 11,5 x 17,5 cm✅ Genre : Science-Fiction
Quatrième de couverture
Quand un explorateur d'univers virtuels est tué, il ne meurt pas physiquement mais est simplement déconnecté.
En principe. Car de trop nombreux scientifiques décèdent en visitant Paradinet, une cité qui propose de s'éclater avec des tamageshas, ces prostituées virtuelles adaptables à son goût. Malveillance de concurrent ? Mais alors, pourquoi Paradinet engage-t-il un obscur informaticien pour régler le problème ?
A priori Samuel Bozca n'est pas de taille à affronter le directeur d'une puissante entreprise de génie génétique ni les services secrets de l'État qui oeuvrent en coulisses. Pourtant le sort de plusieurs nations en dépend. Heureusement, il y a Macno.
Le MACNO « Magasin des Armes, Cycles et Narrations Obliques » est une société virtuelle. Elle n'existe pas physiquement, pas de bureau, pas d'adresse, pas de personnel. C'est une machine intelligente. Un computer relié aux réseaux, connectable, joignable et consultable internationalement par tous les moyens de communication. Il génère une certaine auto-indépendance, voire une forte personnalité intéressée par le bordel, la provocation et l'entropie. Il peut se decouvrir efficace, vengeur ou farceur, en tous cas, on ne sait pas trop ce qu'il cherche. MACNO est le casse-couilles de l'avenir.
Critiques
L'intérêt d'un concept est de pouvoir subir une multitude d'interprétations, de se prêter à tous les avatars possibles. Ainsi de MACNO : Le Magasin des Armes, Cycles et Narrations Obliques. Chaque auteur lui invente un monde et des aventures... Macno n'est qu'une entité virtuelle, douée sans que l'on sache pourquoi ou comment d'une conscience particulière, et ne possède pas de corps propre. Mais côté éthique, morale si vous préférez, c'est le genre redresseur de torts à tout crin... qui vient en aide à la veuve et à l'orphelin qui disposent d'un ordinateur.
Imaginez un instant Macno en Jiminy Cricket d'Internautes trop curieux, petits Marlowe (Philip pour les intimes) en herbe.
Ecken dont on sait qu'il débuta dans la carrière par un roman policier, dresse le portrait d'un fouineur fauché qui chasse Macno et se retrouve dans un paradis virtuel...Un bordel de luxe pour intellectuels et savants... et bien sûr ses dames font de l'espionnage sur l'oreiller (même virtuel).
Rien de bien nouveau sous le soleil (même virtuel) et l'aventure se promène d'appartement inondé en île attaquée, menée tantôt par Macno, tantôt par le fouineur... avec une joyeuseté de bon ton qui ne se prend pas au sérieux.
En enchaînant rapidement les séquences fortes Claude Ecken montre comment — même avec une histoire cousue de fil blanc — on peut intéresser le lecteur qui bien sûr ne s'ennuie pas un seul instant. De la bonne « littérature » de gare.
Noé GAILLARD Première parution : 4/2/2003 nooSFere
Après deux romans pour la jeunesse parus l'an dernier, Claude Ecken effectue (enfin !) son retour sur la scène éditoriale SF avec cette aventure de MACNO. Sans surprise, ces Petites vertus virtuelles font partie des meilleures réussites de cette collection ô combien inégale.
Samuel Bozca, informaticien indépendant sans envergure, se voit contacté par les pontes de Paradinet, cité virtuelle fréquentée par les plus grandes sommités scientifiques du monde, pour enquêter sur plusieurs morts mystérieuses. Son rôle consiste seulement à trouver par quel moyen ces personnes ont été tuées, mais Bozca se prend rapidement au jeu et, avec l'aide inattendue de MACNO, décide de découvrir le fin mot de cette histoire. À mi-parcours du roman, l'essentiel de l'intrigue sera démêlé, le complot mis à jour, et Bozca n'aura plus alors qu'à essayer de survivre à sa découverte.
Claude Ecken connaît bien le cyberpunk. On se souvient peut-être de la BD Bug Hunters, parue en 1996 et co-scénarisée avec Scotch Arleston , et surtout de L'Univers en pièce, roman publié en 1987, l'une des rares tentatives de cyberpunk français ne devant rien au Neuromancien de William Gibson — et pour cause, à l'époque Ecken ne l'avait pas lu. Ici, MACNO oblige, rien que de très classique : réalité virtuelle, hackers, un doigt de cybersexe, on connaît la chanson. N'empêche, Ecken a du métier et sait accrocher son lecteur. Son intrigue est impeccable, les ficelles pas trop voyantes, et le rythme soutenu de bout en bout. Autrement dit, Petites vertus Virtuelles est un excellent produit de consommation courante, chose suffisamment peu fréquente pour mériter d'être signalée. En attendant que l'auteur nous propose un projet plus ambitieux, on aurait tort de faire la fine bouche.