Quatrième de couverture
C'était une nuit comme les autres. Le brouhaha de la ville s'était tu, laissant la place à une rumeur plus sourde. Un léger bruit, auquel on ne prêtait guère attention, planait pourtant sur New York et saturait l'espace. Venant du ciel résonnaient de petits cris aigus, comme des ultrasons. Et de légers battements d'ailes. À ce moment-là, personne ne se doutait de l'imminence d'un danger. Personne ne soupçonnait que par millions elles arrivaient. Personne ne savait que certaines chauves-souris étaient en possession d'un pouvoir. Le pouvoir de tuer.
Critiques
Quelle magnifique idée que d'imaginer une race de chauves-souris, dopées et mutées par les radiations de déchets nucléaires d'un site militaire abandonné près d'une colonie pour enfants dans la riante campagne russe, fondant par millions sur New York pour dévorer tous ces pauvres Américains grassouillets, butés, machos et moyens qui croyaient en avoir fini avec la guerre froide ! Jeff Rovin, le celèbre auteur américain le plus connu de son quartier, n'a pas fait dans la dentelle pour nous pondre cet ouvrage, axé sur l'invasion de ces affreuses petites bestioles mutantes et nocturnes, le genre de roman que nous aimons qualifier dans notre jargon de critique, certes un peu technique et rébarbatif, de « sombre merde con comme la lune ». Les amateurs de SF nostalgiques des grands textes français d'écologie-politique des années 70 seront comblés par l'explication scientifique des effets de la radioactivité sur de petites créatures sans défense, les horribles mutations qu'elle engendre (la reine chauve-souris est grosse comme un ptérodactyle) et sur la manière d'identifier l'origine de la contamination grâce à l'étude du caca (du « guano » comme nous l'apprend Rovin lors des passages hard-science) des verspertilions Genus Myotis carnivores. Albin Michel profite de la sortie prochaine du film La Nuit des chauves-souris pour nous infliger ce roman du même titre, mais qui n'a — bien sûr, sinon ce ne serait pas drôle — aucun rapport avec ce qui s'annonce comme un bon film d'horreur de série B. Néanmoins, l'amateur de romans d'invasions animales ne peut s'empêcher d'être consterné en lisant en quatrième de couverture que ce suspense hallucinant (le terme est juste, hallucinant de bêtise et de nullité) se situe entre Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock (oui, s'il avait mis en scène des vols d'autruches carnivores) et les pires cauchemars de Stephen King (qui, pour cela, a lu le manuscrit de Rovin). Fortement conseillé donc aux sado-masochistes et fans d'infâmes séries Z qui, après tout, ont aussi le droit de lire les critiques de Galaxies... Daniel CONRAD Première parution : 1/3/2000 dans Galaxies 16 Mise en ligne le : 17/5/2001
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