Ira Levin est né à New York, en 1929, où il a fait ses études. Devenu romancier, il a abordé avec un égal bonheur tous les genres : le roman de suspense avec La couronne de cuivre, le fantastique avec son best-seller Un bébé pour Rosemary et l'anticipation avec Un bonheur insoutenable.
Qu'arrive-t-il donc aux femmes de Stepford ? Ont-elles toujours été, ainsi que Joanna les découvre en s'installant dans cette ville, de véritables poupées ménagères, uniquement préoccupées de l'entretien de leur intérieur et du bien-être de leur famille ? Ou alors sont-elles victimes de leurs maris, tous adhérents du « Club des Hommes », qui se réunissent chaque soir dans une vieille bâtisse mystérieuse interdite aux femmes ?
Joanna, jeune femme libérée, tente de créer une association féminine avec l'aide de deux amies nouvellement arrivées. Quelle n'est pas sa stupeur de les voir, à leur tour, se transformer brusquement, à l'image des autres femmes de la ville. L'inquiétude devient rapidement de l'angoisse...
Joanna réussira-t-elle à échapper à ce cauchemar aseptisé, climatisé, lot quotidien des femmes de Stepford ?
Critiques
Ce nouvel ouvrage de l'auteur de Rosemary's Baby ne déçoit pas, bien que le thème soit beaucoup plus terre-à-terre et la terreur plus feutrée. A première vue, c'est l'illustration de Caza qui m'a déçu ; mais, après lecture, on comprend le pourquoi de ces seins agressivement sphériques et de cette chevelure blonde faite de copeaux de métal. Sont-elles conditionnées ou carrément remplacées par des automates, les femmes de cette petite ville provinciale, si préoccupées de tenir à la perfection leur « intérieur » et leur... extérieur qu'elles n'ont plus aucune vie personnelle ? Celle qui pourrait répondre, Joanna, l'héroïne, n'a pu finalement éviter le piège qu'elle avait senti ; et celle qui reste encore normale à la fin ne le verra pas parce que, Noire, le racisme lui cache le sexisme, Alors, peut-être science-fiction, mais peut-être portrait satirique, prémonitoire mais à peine extrapolé, de la femme d'Outre-Atlantique (et d'outre-Rhin, donc !) si efficacement décervelée qu'elle en vient à ressembler à l'image « idéale » d'elle-même que lui propose/impose la publicité : maîtresse de maison mettant toute sa fierté dans ses talents de consommatrice avisée, et amante mettant toute sa confiance dans le sex-appeal en bouteilles (selon le tout récent Captains of Consciousness de Stuart Ewen).