Dernier épisode de la saga du Bulb en route pour la périphérie de la Terre.
Alors que le superviseur des astronavigateurs vient d'annoncer que d'ici moins de trois ans le but suprême sera atteint, une troisième guerre civile éclate à bord de la planète vivante et la Confédération SAS vole en éclats. Des hordes de loupés, issus de manipulations génétiques des Salts, envahissent les étages de la Verticalité de Sugar. Ces monstruosités qui ne sont ni homme ni animal, mais un peu des deux, détruisent tout sur leur passage, provoquant un exode massif de la population.
Toutefois, le plus grand des dangers semble venir de l'extérieur, car depuis la passerelle de commandement on vient de repérer dans le noir spatial aux vagues lueurs lointaines, un Roark, redoutable saurien de dix kilomètres de long qui progressivement se rapproche du Bulb. Les attaques vont se succéder, et on se demande comment les voyageurs de l'espace vont bien pouvoir vaincre le terrible prédateur.
G.-J. Arnaud est l'auteur de La Compagnie des Glaces, célèbre série de SF en cours de réédition au Fleuve Noir. Pour d'impérieuses raisons liées à la caste des Aiguilleurs, certains points de cette civilisation ferroviaire étaient restés dans l'ombre. Les Chroniques Glaciaires tirées des fonds secrets de la Bibliothèque d'Archives Manuelles de Karachi Station, se proposent maintenant de vous les dévoiler.
1 - Philippe JOZELON, Le Génétitien Rimond Sugar, pages 7 à 7, illustration
Critiques
Pour son auteur, la « Compagnie des glaces » semble une drogue à accoutumance. Et s'il s'est éloigné de la Terre avec la saga du Bulb, planète vivante aux intérieurs peuplés par des humains partis coloniser le cosmos avant la grande glaciation, il y revient, où va le faire. Mais la fin du voyage séculaire est perturbée par une guerre civile, avec déferlement d'hybrides façon docteur Moreau, et par un roark, crocodile de l'espace enclin à croquer du vaisseau biologique, à le percer, le dépressuriser, bref, tuer les humains qui en sont les hôtes. D'où un remue-ménage à grande échelle. C'est parfois schématique, mais l'aventure est là, les rebondissements aussi. Et les pérégrinations du héros, scientifique confronté à un collègue obsessionnel, des militaires bornés, des amateurs de « légitime défense » ou des gouvernants malhonnêtes, sont l'occasion de notations telles qu'on les aime chez Arnaud — hiérarchies sociales, citoyens exigeant la transparence politique, dévoiements du capitalisme produisant à grands frais les remèdes aux dégâts que cette production même entraîne, ou chauvinisme franchouillard prenant volontiers pour cible les consonances anglo-saxonnes. Tout cela rend très sympathique un fort honnête roman d'aventures, d'autant que l'accoutumance atteint aussi les lecteurs — mais ce n'est ni illicite ni générateur d'effets secondaires, et nul ne se plaindra.