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Retour des étoiles

Stanislas LEM

Titre original : Powrót z gwiazd, 1968   ISFDB
Traduction de Michel DE WIEYSKA
Illustration de Stéphane DUMONT

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur précédent dans la collection n° 288 suivant dans la collection
Dépôt légal : 4ème trimestre 1979
Première édition
Roman, 288 pages, catégorie / prix : 3
ISBN : néant
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction


Quatrième de couverture
     Un astronaute revient sur Terre après un voyage d'exploration intergalactique de vingt-trois années-lumière, soit cent vingt-sept années terrestres. Certes, il ne s'attendait pas à un accueil triomphal, mais de là à constater que son retour passe totalement inaperçu et surtout à se voir considéré avec un mélange de mépris et de crainte par ses concitoyens ... C'est qu'ici tout le monde est « bettrisé », c'est-à-dire délesté depuis sa naissance de ses pulsions agressives et ne sait même plus ce que c'est qu'agir. Comment vivre, comment créer, comment aimer quand on a le sentiment d'être une bête féroce au milieu des moutons ?
     De nationalité polonaise, né en 1921, Stanislas Lem est le plus célèbre des écrivains d'Europe de l'Est. Son génie adopte les formes les plus diverses : épique ou méditatif avec Solaris ou La Voix du maître, humoristique avec Cyberiade ou le cycle d'Ijon Tichy. Retour des étoiles, qui date de 1961, montre ce génie dans toute sa surprenante ampleur.
Critiques des autres éditions ou de la série
Edition DENOËL, Présence du futur (2021)

    Une expédition spatiale revient de son voyage hors du système solaire. En raison de la relativité, les survivants atterrissent sur la Terre plus de cent ans après leur décollage et trouvent une société bien différente de celle qu’ils ont quittée. Outre les progrès technologiques phénoménaux, qui rendent obsolète l’exploit des astronautes, les habitants de leur planète ont subi un changement majeur : la bettrisation. Autrement dit, femmes et hommes subissent dès leur naissance un conditionnement qui les rend incapables d’aucun acte violent ni même de pensée violente. Non seulement les voyageurs ne sont pas accueillis en héros, mais ils sont considérés comme des bêtes curieuses, inquiétantes. Comment s’adapter à cette nouvelle vie ? Comment s’intégrer dans cette société si différente ? Comment vivre, tout simplement ?

    Avec Retour des étoiles, Stanislas Lem aborde un sujet classique de la SF : que devient l’humanité quand on lui enlève une caractéristique fondamentale. La disparition de la mortalité a souvent été traitée, mais celle de la violence également — on pense au magistral Le Vin de la violence (1981), de James Morrow, voire, de façon beaucoup plus ludique et superficielle, au Demolition Man, de Marco Brambilla (1993), film dans lequel Sylvester Stallone est confronté à une société aux mœurs adoucies.

    Hélas, à l’instar de ce film, Retour des étoiles a vieilli, et pas pour le meilleur. L’auteur, pour ouvrir son roman, se permet une promenade de près de 50 pages, là où une poignée aurait suffi, à travers une ville nouvelle et pleine de mystères pour le héros, fraîchement débarqué de l’espace. Il est perdu devant les formes étranges, les explosions de couleurs, les objets au rôle inconnu. Le lecteur aussi. Et comme si ce délayage ne suffisait pas, les dialogues accusent vraiment leur âge. Le manque de spontanéité les rend parfois difficilement compréhensibles, tout comme les relations avec les membres de l’autre sexe… Si cela peut s’expliquer au vu du contexte, le côté daté n’en renforce pas moins ce malaise.

    Tout cela complique considérablement la tâche du lecteur qui tente de saisir la pensée de l’auteur à travers les voiles du temps. Et de se laisser bercer par l’histoire, avec ses rebondissements souvent attendus, parfois surprenants. À moins de se replonger dans l’état d’esprit de l’époque, l’expérience s’avère difficile, tant les marques du passé sautent aux yeux et empêchent l’immersion. Retour des étoiles doit plutôt être regardé comme un témoignage d’une certaine façon de penser et d’écrire, intéressante comme telle, mais sans réel enjeu pour un lecteur d’aujourd’hui.

Raphaël GAUDIN
Première parution : 1/10/2021
Bifrost 104
Mise en ligne le : 15/1/2025

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