Site clair (Changer
 
    Fiche livre     Connexion adhérent
L'Assassin de Dieu

Pierre PELOT

Textes réunis par Claude ECKEN


Illustration de Philippe CAZA

ENCRAGE , coll. Lettres Science-Fiction n° 10
Dépôt légal : octobre 1998
Première édition
Recueil de nouvelles, 184 pages, catégorie / prix : 75
ISBN : 2-911576-09-8
Genre : Science-Fiction



Quatrième de couverture
     Au bord de cette large faille qui s'ouvrait dans le roc, l'homme arrêta sa monture. Le cheval piaffait nerveusement, caparaçonné d'or Iiquide. Il s'agissait d'une bête spIendide, venue tout droit des plaines sauvages de Lernuul, qui sont le domaine des plus beaux chevaux de l'Univers. Aux pointes acérées de sa crinière, la pauvre lumière d'alentour venait s'empaler en mille étincelles. Son cavalier, armé d'une hache immense, était venu là pour tuer Dieu...
 
     Pierre Pelot a écrit une quarantaine de nouvelles, principalement au cours de la première moitié des années soixante-dix. Parmi ces quarante rugissantes se trouvent quelques-uns des plus beaux récits francophones publiés dans la défunte revue « Fiction » : L'Assassin de Dieu, Je suis la guerre, Numéro sans filet...
 
     Véritable Livre d'or, ce livre réunit les dix meilleures nouvelles de SF de Pierre Pelot, ainsi qu'une bibliographie exhaustive de ses 170 romans.
 
     Préface de Claude Ecken
     Bibliographie commentée, réalisée par Raymond Perrin
 
Sommaire
Afficher les différentes éditions des textes
1 - Claude ECKEN, Préface, pages 7 à 9, préface
2 - L'Assassin de Dieu, pages 11 à 30, nouvelle
3 - Bulle de savon, pages 31 à 42, nouvelle
4 - Razzia de printemps, pages 43 à 47, nouvelle
5 - Les Amours de vacances, pages 49 à 65, nouvelle
6 - Danger, ne lisez pas!, pages 67 à 76, nouvelle
7 - Je suis la guerre, pages 77 à 93, nouvelle
8 - Le Raconteur, pages 95 à 106, nouvelle
9 - Première mort, pages 107 à 110, nouvelle
10 - Pionniers, pages 111 à 119, nouvelle
11 - Numéro sans filet, pages 121 à 133, nouvelle
12 - Raymond PERRIN, Bibliographie commentée des romans de Pierre Pelot, pages 135 à 181, bibliographie
Critiques

            Alors que ses romans dépassent allègrement la centaine de titres, les nouvelles semblent réduites à la portion congrue dans l’œuvre de Pierre Pelot. Tout au plus une soixantaine, sans doute passées inaperçues au milieu de livres d’une plus grande ampleur. D’aucuns en ont tiré la conclusion que son imagination avait sans doute besoin d’espace pour se déployer. Après avoir lu L’Assassin de Dieu, permettons-nous d’en douter. Ce recueil compile dix des meilleurs textes de l’auteur, du moins si l’on se fie à la quatrième de couverture. Des nouvelles parues dans la revue Fiction ou figurant au sommaire d’anthologies thématiques ou de titres plus éphémères, voire fandomiques. Leur lecture prouve que Pierre Pelot n’a nul besoin de place pour nous livrer de dangereuses visions où le fantastique et ici, surtout, la science-fiction, se révèlent sous leur plus beau jour.

            L’Assassin de Dieu comporte au moins deux véritables coups de cœur, deux nouvelles justifiant à elles seules son acquisition. La nouvelle éponyme qui ouvre le recueil se révèle une quête métaphysique sur fond de futur si lointain qu’il se pare des attributs du mythe. L’écriture somptueuse ensemence l’esprit d’images baroques et son dénouement, même s’il est prévisible, n’en demeure pas moins délicieusement cynique. « Première mort » apparaît comme l’autre choc incontestable du recueil. Pierre Pelot se fait ici l’égal d’un Jean-Jacques Girardot, convoquant le clonage pour interroger les perspectives ouvertes par la science et examiner leur impact psychologique et sociétal. Pas sûr que la réponse débouche sur une joyeuse utopie…

            Si ces deux nouvelles se détachent du lot, les autres ne sont pas négligeables, offrant un aperçu non exhaustif de ses différents centres d’intérêt. Un peu de fantastique avec « Danger, ne lisez pas ! », dont on goûtera tout le sel de la mise en abyme. Mais surtout beaucoup de science-fiction, avec une propension à mettre en scène univers post-apocalyptiques, dystopies et autres récits de fin de l’humanité. La liberté semble aussi un thème récurrent dans de nombreuses nouvelles du recueil, avec pour corollaire un attrait pour l’anarchie et une touche de misanthropie. Liberté d’abord de conserver ses rêves d’enfant face à une société totalitaire (« Bulle de savon ») ou de ne pas respecter l’autorité (« Razzia de printemps »). Liberté d’aimer jusqu’au désespoir (« Un amour de vacances (avec le clair de lune, les violons, tout le bordel en somme) »). Liberté de refuser le tropisme de la conquête pour lui préférer celui de l’indépendance d’esprit (« Pionniers »). Liberté enfin de témoigner du passé (« Le Raconteur ») ou de s’opposer à l’Histoire (« Je suis la guerre »). Si la grande noirceur du propos, voire la désillusion prévalent dans la plupart des textes de L’Assassin de Dieu, elles ne tuent cependant pas complètement la tendresse d’un auteur qui sait se montrer touchant lorsqu’il s’attache à ses personnages. « Numéro sans filet » témoigne du sentiment sincère que tout n’est pas foutu et qu’il reste (peut-être) encore un petit espoir pour l’humanité, malgré des tares indéniables.

            Bref, si le cœur de la science-fiction bat au rythme de la nouvelle, Pierre Pelot marque la cadence avec talent et une belle constance. Et s’il fallait conclure cette chronique avec un seul mot pour qualifier ce recueil, ce serait celui-ci : indispensable.

Laurent LELEU
Première parution : 1/1/2016 dans Bifrost 81
Mise en ligne le : 1/11/2020

retour en haut de page

Dans la nooSFere : 80891 livres, 95869 photos de couvertures, 76953 quatrièmes.
9452 critiques, 43939 intervenant·e·s, 1678 photographies, 3797 adaptations.
 
Vie privée et cookies/RGPD
A propos de l'association. Nous contacter.
NooSFere est une encyclopédie et une base de données bibliographique.
Nous ne sommes ni libraire ni éditeur, nous ne vendons pas de livres et ne publions pas de textes.
Trouver une librairie !
© nooSFere, 1999-2023. Tous droits réservés.