« Il y avait chez Conan Doyle une double personnalité provoquant un conflit entre la logique et l'imagination. Il s'est donc manifesté d'abord par l'aspect rigoureux des aventures de Sherlock Holmes qui ont intéressé des centaines de millions de lecteurs à une branche de la logique formelle qu'il appelle à tort la déduction et qui est en réalité l'induction. Mais il y avait chez lui un autre aspect, qui l'a conduit à la fin de sa vie à s'intéresser au spiritisme, et, dès le commencement, à écrire des contes fantastiques ou de science-fiction. Il est à regretter qu'il n'ait pas consacré plus de temps à la science-fiction. Il avait des idées plus originales que Wells et il écrivait mieux que Jules Verne. Il aurait pu devenir le plus grand de tous les écrivains de science-fiction. Au lieu de cela, il consacra tous ses efforts à prouver l'immortalité de l'âme. Ne le jugeons pas, nous n'en avons pas le droit. Comme le dit un de ses biographes, John Dickson Carr : « Que personne n'ose écrire son épitaphe : il n'est pas mort. » Conan Doyle a très simplement défini ses buts :
« J'aurai atteint mon but en somme
Si j'amuse en philosophant
L'enfant qui n'est qu'un petit homme,
L'homme qui n'est qu'un grand enfant. »
Jacques Bergier
Sir Arthur Conan Doyle est né à Edimbourg, en Ecosse, en 1859. Il est mort à Crowborough (Sussex) en 1930. Issu d'une famille catholique normande (ses ancêtres orthographiaient leur nom d'Oil), il commença ses études chez les Jésuites, puis après avoir obtenu un diplôme de docteur en médecine, il s'embarqua comme médecin de bord et voyagea dans les mers arctiques et en Afrique. Il était encore médecin quand il commença à publier des romans et le succès de son premier livre l'incita à se consacrer exclusivement à l'écriture. La série des Aventures de Sherlock Holmes le rendit célèbre dans le monde entier mais fit aussi ombrage au reste de son œuvre qui compte de nombreux récits — nouvelles et romans — fantastiques, ésotériques, d'aventures et de science-fiction dont il fut l'un des grands précurseurs, d'inoubliables romans historiques et de nombreux essais. Pendant les dernières années de sa vie, Conan Doyle se passionna pour le spiritisme et les sciences occultes qui lui inspirèrent un certain nombre d'ouvrages qui font aujourd'hui l'objet d'une sorte de culte. Il est et restera dans l'histoire de la littérature comme l'un des plus grands créateurs d'univers.
1 - Jean-Baptiste BARONIAN, Arthur Conan Doyle et la tradition fantastique, pages 7 à 11, article 2 - Contes de Crépuscule (Tales of Twilight and the Unseen, 1922), pages 13 à 240, recueil de nouvelles, trad. Pierre VIGNEAUX 3 - La Main brune (The Story of the Brown Hand, 1899), pages 15 à 33, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 4 - Le Professeur de Lea House (The Story of the Latin Tutor / The Usher of Lea House School, 1899), pages 34 à 53, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 5 - B. 24 (The Story of B 24, 1899), pages 54 à 72, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 6 - La Grande expérience de Keinplatz (The Great Keinplatz Experiment, 1885), pages 73 à 92, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 7 - Une Mosaïque littéraire (Cyprian Overbeck Wells. A Literary Mosaic, 1886), pages 93 à 115, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 8 - Jouer avec le Feu (Playing with Fire, 1900), pages 116 à 133, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 9 - L'Anneau de Thoth (The Ring of Thoth, 1890), pages 134 à 155, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 10 - Le Fiasco de Los Amigos (The Los Amigos Fiasco, 1892), pages 156 à 165, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 11 - Comment la Chose arriva (How It Happened, 1913), pages 166 à 170, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 12 - Le Lot N°249 (Lot No. 249, 1892), pages 171 à 213, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 13 - "De Profundis" (De Profundis, 1892), pages 214 à 225, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 14 - L'Ascenseur (The Lift / Trapped, 1922), pages 226 à 240, nouvelle, trad. Pierre VIGNEAUX 15 - L'Épicier au Pied bot (The Story of the Club-footed Grocer, 1898), pages 241 à 263, nouvelle, trad. (non mentionné) 16 - Danger ! (Danger!, 1914), pages 265 à 298, nouvelle, trad. (non mentionné) 17 - La Défense de l'Accusé (The Prisoner's Defence, 1916), pages 299 à 311, nouvelle, trad. (non mentionné)