Fléaufaucon était à bout de forces, coincé dans le vide entre les portes magiques où l'avaient précipité les frères du faucon. Ancar d'Hardorn l'en a arraché par hasard, comprenant le profit à tirer d'un Adepte qui le servirait. Mais Fléaufaucon supporte mal d'être captif d'un petit roi faux et méchant, d'un petit mage mal dégrossi et guette la moindre faiblesse de son nouveau maître pour l'éliminer et se retourner ensuite contre ces frères du faucon qu'il hait.
Dans le jeu du chat et de la souris que se livrent ces deux êtres, le pire serait qu'ils s'aperçoivent qu'ils ont les mêmes ennemis et que leurs puissances associées permettraient de les vaincre. Car les protections magiques dont bénéficiait Valdemar ont été levées par le fantôme d'un Héraut Mage, et Elspeth et Ventnoir devront lutter avec la force du désespoir, ameuter mages et troupes de leurs alliés pour défendre le Royaume au milieu des vents furieux levés par la magie.
Depuis 1987, Mercedes Lackey est l'auteur de plus de quarante volumes, écrits seule ou en collaboration avec Anne McCaffrey, Piers Anthony et bien d'autres. La Trilogie des Vents est l'histoire d'Elspeth, fille de reine, enfant insupportable, jeune fille volontaire, femme amoureuse, déjà rencontrée dans plusieurs volumes des Hérauts de Valdemar. La Trilogie des Vents nous raconte son accession à la maturité et sa quête de magies oubliées.
Critiques
Mercedes Lackey apporte ici la conclusion à une nouvelle trilogie se situant dans le monde de Valdemar. L'héroïne principale est la princesse Elspeth, que l'on avait connue enfant, puis adolescente, dans la Trilogie des Flèches. Les Vents furieux permettent également de retrouver les peuples rencontrés dans Soeurs de sang et les Parjures : k'sheyna, kaled'a'in, shin'a'in et les Taleydras. Un roman à la croisée des chemins, qui couronne à la fois la trilogie et l'ensemble du cycle, en retraçant des liens entre les personnages ou en expliquant des mystères jusque-là simplement évoqués. On y découvre ainsi la relation entre Elspeth, Flammechant et le mythique Vanyel, héros de la Trilogie du Héraut-mage, le secret de la Forêt des Chagrins, les pouvoirs des griffons... On retrouve même la Kerowyn de Par le Fer.
Tout cela fait des Vents furieux un roman complexe, pour ne pas dire tarabiscoté. Impossible de le comprendre sans avoir lu les deux précédents. Impossible même, sans doute, d'accrocher à toute la trilogie sans avoir une connaissance préalable de l'univers de Valdemar. L'intrigue y est en effet d'une grande subtilité et comporte des ressorts dont le sens se fonde uniquement sur les événements antérieurs. Le rôle de Besoin, par exemple, ne peut se justifier si l'on ne connaît pas l'histoire de Kethry et celle de Kerowyn.
Ajoutons à cela que l'histoire est desservie par la traduction, comme souvent lorsque les noms de personnages ont un sens symbolique. Autant Falconsbane ou Firesong passent très bien en anglais, autant Fléaufaucon ou Flammechant semblent parfois déplacés, voire ineptes. Un livre à conseiller, en v.o. de préférence, aux amoureux de Valdemar, qui y trouveront une synthèse intéressante (et parfois surprenante) de leur univers favori et quelque motif de se réjouir après plusieurs livres médiocres de Mercedes Lackey. Les non-initiés feraient mieux quant à eux de débuter par les autres trilogies du cycle.