Une insulte à l'échelle planétaire ; le naufrage atroce d'un astronef ; des animaux de l'espace, tendres, doux, joueurs ; des mîtes avides d'électricité ; des monstres effroyables, qui attaquent fa race humaine aux confins de la galaxie ; les sortilèges de la forêt enchantée. Aucune relation entre ces différents éléments et pourtant dans chaque cas il s'agit des Pièges que réserve l'Espace aux imprudents. Quatre anglo-saxons, deux français : six piégés.
Dans cette anthologie thématique, Marianne LECONTE a rassemblé des nouvelles de space-opera, d'auteurs connus ou moins connus en Europe, mais qui tous font montre d'imagination et de maestria dans l'évocation des PIEGES DE L'ESPACE.
1 - Poul ANDERSON, La Main tendue (The Helping Hand, 1950), pages 7 à 54, nouvelle, trad. Maxime BARRIÈRE 2 - Michel CALONNE, Racines sur la très belle, pages 55 à 96, nouvelle 3 - Fritz LEIBER, La Forêt enchantée (The Enchanted Forest, 1950), pages 97 à 130, nouvelle, trad. Maxime BARRIÈRE 4 - Christopher PRIEST, Génération spontanée (Breeding Ground, 1970), pages 131 à 154, nouvelle, trad. Maxime BARRIÈRE 5 - Philippe CURVAL, Un opéra de l'espace, pages 155 à 204, nouvelle 6 - L. Ron HUBBARD, Derrière la nébuleuse noire (The Invaders / Behind the Black Nebula, 1942), pages 205 à 247, nouvelle, trad. Maxime BARRIÈRE
Critiques
D'une anthologie sur le space-opera, on pouvait attendre le pire, surtout avec un Poul Anderson et un Ron Hubbard au sommaire. Eh bien non : avec son choix de textes, Mariane Leconte nous réserve bien des surprises.
Un Anderson anticolonialiste et écologiste, ça fait un drôle de choc, pour qui était habitué à ses plaidoyers racistes et belliqueux. La main tendueexplique (de façon un peu didactique) que l'aide terrienne aux races galactiques n'est pas neutre : Poul Anderson, ici, nous donne un beau texte anti-technologique et violemment anti-impérialiste. Les bras m'en tombent.
Autre surprise : avec Racines sur la Très Belle, de Michel Calonne. Sa nouvelle, sur le mode humoristique, descend en flammes les épopées galactiques, en montre le caractère mensonger. Une histoire-gag pour démystifier le culte du héros et de la belle machine.
Troisième surprise : Ron Hubbard est encore plus mauvais qu'on pouvait le craindre. Quatrième surprise : Philippe Curval est encore meilleur que d'habitude Un opéra de l'espace est un magnifique texte poétique, écologique, érotique, féministe, antimilitariste. Patron, trois Curval !
Cinquième surprise : les jeunes loups anglais font marche arrière et donnent dans la SF la plus classique. Génération Spontanée de Christopher Priest est une nouvelle bien ficelée mais qui a 50 ans d'âge.
Sixième surprise : il est possible de se moquer des lecteurs au point de republier pour la troisième fois, avec une traduction différente, un texte de Fritz Leiber, La forêt enchantée, déjà paru chez Casterman et dans l'anthologie au Livre de Poche, Histoire de planètes.
Septième surprise : on n'aurait pas pu imaginer au Masque un aussi bon livre de space-opera. Marianne Leconte, bravo !