Le roi de Valdemar n'est plus que l'ombre de lui-même, la maladie le mine sans espoir de recours. La guerre renifle aux portes du royaume. De l'autre côté de la frontière avec Karse, un Prophète conduit une lutte sainte contre tous les magiciens. Bientpot, les Hérauts seron les objets désignés de la haine de tout un peuple fanatisé.

Alors Vanyel essaie d'être partout présent, de soutenir son roi et sa reine, de jouer les ambassadeurs pour trouver les alliances qui seront bientôt nécessaires.

Mais il y a peut-être un ennemi plus terrible que Karse. Cet ennemi n'est qu'obscurité et mystère, même la magie ne peut voir au-delà de ses créatures, corbeau au bec empli de dents acérées, magicien armé de poignards sangsues... Telle l'ombre qui hante depuis toujours les rêves de mort de Vanyel, il menace sans se dévoiler, et il envoie les armées de la nuit tuer pour lui.

 

     Si de terribles problèmes de traduction n'avaient pas amputé ce roman des deux tiers, peut-être les lecteurs francophones auraient-ils eu la possibilité de découvrir la richesse de ce roman. Les aventures qui mènent à sa mort le dernier Héraut Mage, Vanyel Ashkevron, héros homosexuel et terriblement attachant, sont une première dans l'univers de la fantasy. Quelques auteurs de science-fiction s'étaient attaqués à ce qui semble être un tabou mais rares sont les romans de fantasy dont le héros tout-puissant a ce genre de préférence sexuelle, rares sont les romans destinés entre autres aux adolescents qui donnent de ce mode de vie une image aussi positive et aussi « normale ». Il est donc vraiment dommage que les francophones ne puissent profiter de cette superbe leçon de vie.

     Cependant, malgré l'élagage dont a été victime ce Prix de la Magie, la vie de Vanyel reste passionnante et son combat contre les ténèbres d'une rare force. Mercedes Lackey, héritière officielle de Marion Zimmer Bradley, malgré l'étrange traitement que les éditeurs font subir à son œuvre, est en passe de devenir une Grande Dame de la fantasy, jonglant avec bonheur aussi bien avec la magie, qu'avec les combats, les sentiments et la politique, entraînant ses lecteurs comme ses héros dans des aventures hautes en couleur qui transcendent l'idée même d'altruisme. Les coupes sombres dont sont victimes ses romans limitent malheureusement le lectorat aux plus jeunes, mais je ne pourrais qu'encourager les autres à s'essayer au monde magique de Valdémar, riche en contrastes et en rêves.