POCKET
(Paris, France), coll. Le Livre d'or de la science-fiction n° 5119 Dépôt légal : 4ème trimestre 1981, Achevé d'imprimer : 5 octobre 1981 Première édition Anthologie, 352 pages, catégorie / prix : 4 ISBN : 2-266-01073-5 Format : 10,8 x 17,8 cm Genre : Science-Fiction
Ce livre porte comme sous-titre « L'opéra de l'apocalypse ».
Quatrième de couverture
L'Italie est une terre de grande culture. C'est aussi un pays où l'américanisation (y compris en S.-F.) est plus agressive qu'en France. Les auteurs italiens, contraints de prendre des pseudonymes anglosaxons, y ont puisé le vif désir de retrouver leur identité nationale. Ils n'aiment ni les miracles de la technologie ni le vertige des extrapolations, mais le récit et les personnages. Ils n'aiment ni les normes ni la banalité, mais les gens et la liberté. Liberté de sortir des cadres de la S.-F. et d'y rentrer à leur guise. Liberté de porter des masques bariolés, comme au temps de la commedia dell'arte, et de se réfugier dans le jeu et la simulation, pour oublier un peu les menaces très réelles qui les cernent. Il ne faudrait pas creuser bien loin dans le rêve pour y trouver le désespoir et l'amertume. La S.-F. italienne est un théâtre fragile, au bord de l'apocalypse.
Cette anthologie est importante sur le plan de la qualité et de l'originalité des œuvres présentées, tout comme sur le plan de la transformation de l'image que nous nous faisons de la SF italienne. On a souvent parlé de cette dernière pour constater un manque. Le Livre d'Ormontre qu'il s'agit d'une idée reçue en offrant un panorama de quatorze auteurs peu connus (malgré quelques trop rares traductions), si l'on excepte Lino Aldani. Préface intéressante (et ouverte sur le cinéma), mais il y a sans doute une petite faiblesse de l'analyse quand les auteurs situent la SF comme genre à partir d'une évolution du fantastique, dans un dépassement nécessaire — comme l'homme descendant du singe ! Il s'agit d'un schéma réducteur, le fantastique ne s'étant pas coulé dans la SF avec l'essor de la technologie mais connaissant toujours une évolution propre et parallèle. Avec finesse, les préfaciers s'essayent à définir la spécificité nationale de la SF italienne : « l'auteur italien a horreur des extrapolations audacieuses, de l'accumulation d'hypothèses, des prouesses dialectiques, des ambiguïtés et des polymorphismes, il préfère une narration simple, voire sereine, qui, à l'occasion, n'a pas peur du lyrisme ».