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Pâques noires

James BLISH

Titre original : Black Easter or Faust Aleph-Null, 1968
Première parution : Doubleday, 1968 (expansion du texte paru dans If)
Cycle : After such knowledge vol. 2a 

Traduction de Elisabeth GILLE
Illustration de Jean-Michel NICOLLET

NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO) (Paris, France), coll. Fantastique / SF / Aventure n° 74
Dépôt légal : avril 1983, Achevé d'imprimer : avril 1983
Roman, 160 pages, catégorie / prix : 39 F
ISBN : 2-7304-0084-2
Format : 14,0 x 20,5 cm
Genre : Science-Fiction

Le titre indiqué en page de garde est Pâques noires ou Faust-Aleph-Zéro.


Autres éditions
   EURÉDIF, 1985
   MARABOUT - GÉRARD, 1975
   PLANÈTE, 1969
Sous le titre Faust Aleph Zéro
   POCKET, 1992

Quatrième de couverture
     La magie, dans Pâques noires, n'est plus artisanale. Le magicien blanc n'imagine pas de calculer un horoscope sans consulter les satellites météorologiques auxquels il est relié par télévision. Quant au magicien noir, c'est dans un palais italien qu'avec une précision d'industriel, il enregistre ses commandes et veille sur son chiffre d'affaires.
     Cet esprit résolument moderne est fait pour séduire un homme tel que Baines, magnat du trafic d'armes, qui vient s'assurer les services du sorcier. Baines est à la tête d'un trust d'importance mondiale, dont les activités sont en train de se ralentir dangereusement. Car qui dit armes dit guerres et, depuis l'invention de la bombe atomique, les puissances nucléaires font preuve d'une fâcheuse tendance à se tenir sur leur quant-à-soi. Baines, qui aime sincèrement son métier, ne saurait se contenter des conflits minuscules que sa société fomente dans les régions encore primitives du globe. Il est venu demander au sorcier d'entreprendre pour son compte une œuvre de grande envergure.
     Le sorcier accepte, évidemment, et invoque le concours des puissances infernales. Livrés à leur malignité naturelle, que vont faire les démons ? Et regagneront-ils docilement leur bercail à l'aube, comme le veut la tradition ?
     Cette histoire, James Blish la raconte avec un sérieux imperturbable, et surtout avec un réalisme qui fera courir des frissons glacés dans le dos des plus sceptiques.
 
     « Après des études de zoologie et de biologie effectuées à l'université de Colombia, James Blish (1921-1975) se tourna quelque temps vers les carrières d'agent en relations publiques et de conseiller littéraire. Venu relativement tard à la S.-F., il s'y fit tout de suite une réputation d'« intellectuel ». En fait, cela désignait autant son intérêt pour les théories philosophiques et scientifiques d'avant-garde que sa curiosité envers les domaines « marginaux » du savoir tels que la parapsychologie, l'occultisme ou la démonologie. D'ailleurs, en dehors de ses préoccupations habituelles, Blish rédigea une vie du philosophe Roger Bacon (Doctor Mirabilis, 1964). Dans les dernières années de sa vie, alors qu'il avait émigré en Angleterre, Blish donna plusieurs contributions importantes à la critique littéraire de S.-F. Enfin, Blish est également l'auteur de nombreux romans plus spécialement destinés à la jeunesse. Il s'agit des adaptations du fameux feuilleton américain Star Trek. » (D'après Stan Barets, Catalogue des âmes et cycles de la S.-F., Présence du Futur.) En France, les principaux livres de Blish ont été publiés par la collection « Présence du Futur » : Un cas de conscience, Aux hommes les étoiles, Villes nomades, La Terre est uneidée, Un coup de cymbales, ainsi que ses deux recueils de nouvelles : Terre, il faut mourir et L'oeil de Saturne. Mais on citera encore Le lendemain du jugement dernier (Presses Pocket), Séquence Sigma (Clancier-Guénaud), Semailles humaines (J'ai lu) et L'armada des étoiles (Marabout).
Critiques
     J'ai toujours pensé qu'un ouvrage romanesque, quel qu'il fût, devait être porteur d'une sorte de nécessité interne, comme une mouvance ontologique qui en ferait une œuvre singulière. Cette nécessité peut résider dans ce qui est dit, comme dans la manière dont cela est dit. Elle peut également naître du projet général de l'auteur. Tous les grands livres la possèdent, et les œuvrettes pondues en série en sont rarement porteuses.
     Pâques noires peut apparaître comme une Xe variation sur le large fonds magico-ésotérique qui alimente la création humaine depuis que la réflexion s'est portée sur notre raison d'être en ce monde. Magicien blanc et magicien noir s'y livrent à l'éternel combat manichéen du Bien et du Mal. D'évidence, Blish était un érudit en la matière (n'est-il pas l'auteur d'une biographie de Roger Bacon ?) Mais même le lecteur peu attiré par ces sujets devrait trouver ce livre attachant, car la manière est inhabituelle : ici, magie noire comme blanche utilisent toutes les ressources technologiques modernes, de la météorologie à l'informatique. Et c'est un marchand d'armes, Baines, qui se trouve à l'origine du conflit ultime : Armageddon ! (Ce qui constitue un symbole dépassant de loin le récit purement fantastique, je le signale en passant aux critiques qui ne voient dans le genre que poussière et réaction.) Si l'argument demeure donc assez mince (quoi de plus convenu que les trois mots qui ferment le livre : « Dieu est mort » ?), Pâques noires pour être d'une honnête moyenne n'en pose pas moins des questions intéressantes. En cela figure sa nécessité.
     Ce roman, comme sa suite 1, contribue à clarifier ce qui devrait être évident depuis longtemps, à savoir qu'un « genre » — si tant est qu'il en existe — se définit moins par sa thématique que par son traitement textuel. Pâques noires argumente sans doute d'éléments traditionnellement fantastiques, mais son énonciation est quant à elle, à la base, moins fantastique que technicienne (la description des pratiques magiques est d'ailleurs livrée davantage comme une suite de techniques précises). Dira-t-on que ces éléments jettent un pont entre le fantastique et la SF ? Cette conclusion serait sans doute de peu d'intérêt — et ce genre d'ouvrage n'est pas neuf. Mais il y aurait une analyse à fonder sur ces prémisses, qui verrait mettre en lumière une spécificité réelle du discours, déterminant en fin de compte ce qui dans celui-ci n'est pas réductible à autre chose. On pourrait alors, enfin, dépasser le descriptif thématique qui tient lieu de théorie à la SF.


Notes :

1. Le lendemain du Jugement dernier, Presse-Pocket n° 5014.

Dominique WARFA (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/7/1983 dans Fiction 342
Mise en ligne le : 5/3/2006

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