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Le Secret de la vie

Rudy RUCKER

Titre original : The Secret of Life, 1985
Traduction de Jean BONNEFOY
Illustration de BEB-DEUM

DENOËL (Paris, France), coll. Présence du futur n° 431
Dépôt légal : décembre 1986
Première édition
Roman, 256 pages, catégorie / prix : 10
ISBN : 2-207-30431-0
Format : 11,0 x 18,0 cm
Genre : Science-Fiction


Autres éditions
   in Maître de l'espace et du temps, DENOËL, 2005

Quatrième de couverture
     Quel est Le secret de la vie ?
     Vaste problème.
     Qui va empoisonner, il faut bien le dire, le jeune Conrad Bunger (lycéen de Louisville, Kentucky) quand tout ses copains-copines, en ces riantes années 60, ne pensent qu'à danser, boire, draguer, boire, lire Sartre, boire, flirter, boire, écouter les Beatles, boire, se défoncer, boire, bref, s'éclater.
     Le second problème de Conrad Bunger, c'est qu'il est un extraterrestre.
     Le troisième problème de Conrad Bunger, c'est que, lorsqu'il l'avoue, personne ne veut le croire.
     Dur, dur, la vie, avec ou sans secret.
Critiques
     Critique commune à deux romans de Rudy Rucker ; « Software » paru chez Opta collection Galaxie bis et « Le secret de la vie » paru chez Denoel collection Présence du futur.

     Après Maître de l'espace et du temps, deux nouveaux Rucker arrivent sur le marché : un de ses débuts, c'est Software (1982), l'autre plus récent, c'est le second, 1985. Dans le premier, Cobb Andersen est un vieil inventeur génial qui a inventé une race de robots intelligents, les boppers, qui sont capables de se reproduire, se sont bien évidemment révoltés contre leurs créateurs (en 2001  !) et sont allé fonder une colonie sur la Lune. Au début du roman, ils reprennent contact avec leur père, devenu une sorte de clodo ivrogne, et l'invitent sur la Lune. Mais c'est pour le transformer à son tour en robot. Cette aventure n'est évidemment pas sérieuse : on dirait plutôt un pastiche de Dick, avec perte d'identité au sein d'un univers mou. Et, plutôt que l'intrigue elle-même, on sent que ce sont ses incidentes qui ont amusé Rucker (quand le Cobb robotisé est entrepris par une femme... « il se demanda si bibliothèque comprenait un sous-programme ERECTION »), qui va, à la fin de son récit, jusqu'à transférer l'essence spirituelle de l'inventeur dans la carcasse d'un camion, sans que Marguerite Duras y soit pour rien.
     Le secret de la vie n'a pas pour personnage principal un vieillard, mais un jeune garçon, Conrad Bunger, qui a 16 ans au début du roman, 20 à la fin. En apparence, on a affaire au journal intime d'un jeune américain typique, une revisitation nostalgique des sixties, (l'action se déroule de 1962 à 66), un nouveau American graffiti en somme. Cet aspect-là du roman est très bien vu, très bien enlevé, et énormément drolatique : Conrad et ses copains ne cherchent qu'à boire, à sortir des filles, à se dépuceler (à défaut d'y parvenir, ils se masturbent gaiement), et il est certain que l'auteur a mis beaucoup de souvenirs personnels dans cette évocation. Ce n'est que peu à peu que le lecteur est amené à se dire qu'il y a quelque chose de bizarre dans la personnalité de Conrad, lorsque celui-ci, soumis à un danger quelconque, se met à faire usage, contre sa volonté, de pouvoirs qu'on dirait échappée de comics : il vole, rapetisse, change de forme... Ne sont ce là que des sensations éthyliques ? Conrad, pourtant, lorsqu'il avait dix ans, a aperçu une soucoupe volante ; et tous ses souvenirs antérieurs à cette période sont curieusement flous... Comme il est d'autre part acharné à percer le « secret de la vie » (aidé en cela par une lecture de La nausée, de Sartre, qui l'a fortement marqué), il en vient à se demander (et le lecteur avec lui), s'il n'est pas un extra-terrestre déposé sur la Terre sous enveloppe humaine pour étudier les Hommes.
     Il y a donc encore là un jeu avec le trouble de l'identité. Mais ce qui n'était qu'un gadget amusant dans software se hausse, sous forme d'humour, à une véritable réflexion sur l'essence et l'existence (Sartre n'est pas convoqué pour rien) dans Le secret de la vie, puisque Conrad, après d'ultimes et mouvementées révélations sur sa vérité, préfère in fine rester sur Terre, dans son enveloppe terrienne, se marier, avoir des enfants, etc. Humour là encore, dans cette dernière pirouette (qui peut signifier aussi : la SF, c'est des bêtises, restons dans le mainstream) ? Pas sûr, tant rucker semble approuver du fond de l'âme l'american way of life. Et peu importe, au fond. Ce qui importe, c'est qu'en trois romans, Rudy Rucker a pris chez nous une place essentielle au sein de la jeune SF américaine.

Jean-Pierre ANDREVON (lui écrire) (site web)
Première parution : 1/5/1987 dans Fiction 386
Mise en ligne le : 19/1/2003

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